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À Rosny, une petite structure se taille de grands défis
Maëlle Valfort Frédérique Jonnard Jesse O’Scanlan | 15 avril 2022
Introduction
qui Équipe d’Architecture régénérative, direction Recherche et Innovation, mairie de Rosny-Sous-Bois | Direction : Emmanuel Pezrès, Charlotte Picard | Architecte chef de projet : Maëlle Valfort.
quoi Local de stockage extérieur pour le centre de loisirs voisin.
où Centre de loisirs Jacques Chirac, rue Jacques Offenbach, 93110 Rosny-sous-Bois.
quand Chantier : août 2020 – avril 2021.
pourquoi Stocker des vélos, des ballons et des jeux.
comment Fondations : 25 pieux en robinier & semelles cyclopéennes (liant : chaux ; pierres et débris de différentes tailles) | Structure : soubassement en briques de terre cuite, murs en briques de terre crue (adobes fabriquées par les habitants de Rosny-sous-Bois) | Charpente traditionnelle en bois massif multi-essences (robinier, pin sylvestre, merisier, chêne) | Couverture : bardeaux sciés de châtaignier | Menuiseries métalliques.
pour qui Les enfants et les animateurs du centre de loisirs Jacques Chirac.
avec qui Des entreprises d’écoconstruction, des chantiers d’insertion en parallèle de chantiers participatifs citoyens, ponctués d’ateliers pédagogiques avec les enfants du centre de loisirs, en minimisant le recours aux machines.
par qui Pieux robinier : NGE fondations | Fondations cyclopéennes : une entreprise de gros-œuvre en accord-cadre avec la mairie | Maçonnerie, sol & enduits de terre crue : atelier de chantier d’insertion Terre de Femmes, Fondation de l’Armée du Salut (encadrement technique par Frédérique Jonnard et AwaNiakate) | Charpente : le Charpentier volant (Jesse O’Scanlan) | Couverture : Depuis 1920.
combien 104 000 € HT.
Mégane Rey | Pourriez-vous nous expliquer le montage de ce projet assez atypique ?
Maëlle Valfort | Ce « petit grand chantier », dont l'objectif était de construire un abri à vélo dans la cour commune d’une école maternelle et d’un centre de loisirs, est à l’initiative de la direction Recherche et Innovation (DRI) de la mairie de Rosny-sous-Bois. Ce service municipal héberge en effet depuis 2010 une maîtrise d’œuvre interne exclusivement dédiée à la conception et à la réalisation des bâtiments scolaires de la ville : l’équipe d’Architecture régénérative.
Comme vous le savez, l’école primaire relève des compétences communales. Pour construire ses écoles, la commune peut acheter la mission de maîtrise d’œuvre ou choisir de la réaliser elle-même, à condition d’employer un·e architecte. L’existence d’un service de maîtrise d’œuvre interne en mairie dépend notamment de la volonté politique du maire et de ses adjoints et de la capacité de la collectivité à confier l’intégralité de la mission de base à ses services techniques en interne, tel que le prévoit le Code des marchés publics et la Loi sur l’architecture.
Durant ce projet, l’équipe est composée de cinq architectes inscrits à l’Ordre, sous la houlette d’Emmanuel Pezrès et de Charlotte Picard, d’une assistante architecte (moi-même), de cinq ingénieurs assurant souvent plusieurs casquettes (structure bois/paille, fluide, thermique, environnement, acoustique, paysage, économie ou pilotage de chantier) et d’un stagiaire ingénieur en structure bois. J’étais en charge de la conception, du suivi de chantier et de diverses missions opérationnelles et réalisais à ce moment-là mon habilitation à la maîtrise d’œuvre en nom propre.
Afin de constituer des équipes d’artisans qui répondent à ses exigences environnementales, la DRI va de l’avant et prospecte très en amont des artisans et entreprises avec un savoir-faire spécifique, motivés par la dimension participative et expérimentale de ses projets.
Jesse O’Scanlan | Pour ma part, j’ai été contacté pour ce projet parce qu’il intégrait, d’une part, l’utilisation d’arbres coupés sur place et nécessitait donc des compétences en techniques de charpente préindustrielle (équarrissage, piquage…) et, d’autre part, un volet participatif, qui est la spécificité de mon activité. Le lot charpente était en parfaite adéquation avec ce que je propose, condition sine qua non de réussite.
Cette organisation particulière favorise-t-elle la concrétisation des ambitions écologiques et pédagogiques radicales que porte ce projet ?
Maëlle Valfort | La DRI place l’expérimentation et la pédagogie au cœur du projet d’architecture et tente la synthèse entre techniques de construction empiriques et normes standardisées. Elle travaille dans les marges de la profession d’architecte pour porter le plus loin possible sa mission de service public dont l’enjeu est celui de la résilience urbaine dans un contexte d’urgence climatique.
Si le secteur public paraît propice à l’émergence de bâtiments d’intérêt public, rien n’est si simple. La DRI avance en fait à rebours du fonctionnement ordinaire d’une mairie. La conception du paysage urbain est d’habitude déléguée à des techniciens externes et les bâtiments vus sous l’angle des normes et des coûts. Emmanuel Pezrès nous rappelait régulièrement que là, précisément, se joue la constitution d’une « culture commune autour des enjeux écosystémiques d’aujourd’hui et de demain ».
Le service public offre un cadre propice pour l’innovation : on obtient plus facilement des subventions conséquentes, on s’intéresse à un même territoire sur le long terme, avec une proximité des instances décisionnaires et un suivi régulier du projet de la conception à l’entretien des bâtiments. Les revenus de cette équipe sont constants, il n’y a ni précarité, ni besoin d’augmenter le volume de projets, ni de revenu proportionnel à la prescription. La DRI enrichit également sa démarche par sa capacité à suivre les bâtiments et leurs utilisateurs sur le long terme.
Par ailleurs, la DRI bénéficie de la couverture de la collectivité. Celle-ci assume la responsabilité entière du projet, puisqu’elle a fait le choix de ne pas souscrire d’assurance « dommages-ouvrage » en construisant pour son propre compte, d’autant que les assureurs feraient certainement défaut en cas d’utilisation de « techniques non courantes ».
Son mode d’organisation particulier est donc sans aucun doute un atout pour l’innovation écologique et l’expérimentation radicale.
Jesse O’Scanlan | Je trouvais une certaine motivation dans le côté radical du projet. Par ailleurs, le fait d’avoir été associé très tôt à la conception m’a permis de proposer des solutions techniques et pratiques qui me tenaient à cœur, comme le fait de mettre en œuvre des arêtiers sur tasseaux, ou d’effectuer un levage à la chèvre. Réaliser cette charpente en chantier participatif m’a libéré de la pression et de la peur de l’échec, puisque ce cadre favorise la communication, l’expérimentation et la recherche collective de solutions.
Parlons-en : quelles expérimentations cela vous a-t-il permis de mener ?
Maëlle Valfort | Depuis plusieurs années, l’équipe d’Architecture régénérative souhaite s’essayer à la mise en œuvre de fondations souples. Ce projet était l’occasion toute trouvée pour tester des fondations biosourcées à petite échelle. Parallèlement, l’entreprise NGE, spécialisée dans les pieux en bois, militait depuis plusieurs années pour la mise au point normative de cette technique ancestrale. L’utilisation de grumes de robinier francilien, enfoncées par battage, résulte ainsi de l’heureuse rencontre des deux équipes dès la conception. Il s’agit d’une technique non-courante, c’est pourquoi l’entreprise ne réalise que des projets publics, avec des maîtrises d’ouvrage engagées qui acceptent, si besoin, de se passer d’assurances. Au demeurant, les fondations sont ici surdimensionnées pour prévenir tous désordres.
Pour assurer la transition entre les charges linéaires des murs et les appuis ponctuels des pieux, nous avons réalisé l’interface par une semelle en béton cyclopéen. Celui-ci est composé d’un mélange de chaux et de pierres de différentes tailles, dont certaines proviennent d’une démolition, sous forme de gravats de béton ou de terre cuite concassés. Ces fondations ont été réalisées par une entreprise conventionnelle de gros-œuvre ayant un contrat en accord-cadre avec la ville de Rosny-sous-Bois. Celle-ci n’ayant aucune expérience de ce type de béton, la DRI a dû fournir beaucoup d’efforts de pédagogie. L’absence de référence constructive commune a rendu la collaboration laborieuse.
Nous souhaitions également trouver un usage aux arbres abattus pour la construction du centre de loisirs voisin. Pour cela, nous avons fait appel au charpentier traditionnel Jesse O’Scanlan, rencontré via le réseau pour les Alternatives Forestières. Ensemble, nous avons réalisé l’inventaire des bois coupés et ont imaginé un usage potentiel pour le futur projet de local à vélos : le grand pin sylvestre rectiligne servirait de poteau central, celui courbé de linteau, les autres pourraient être équarris pour devenir des pannes.
Jesse O’Scanlan | Il n’y avait pas assez de matière sur site pour pouvoir concevoir tout le projet avec le bois du site, mais le poteau central a tout de suite été repéré et a bien entendu orienté la conception. Les autres arbres ont surtout été choisis pour leurs formes intéressantes, en particulier le deuxième pin sylvestre qui a servi de « sablière-pont ». Plusieurs arbres n’ont malheureusement pas pu être utilisés car leur essence n’était pas adaptée pour la construction. Nous avons cependant eu la bonne surprise de pouvoir récupérer pile cinq grumes de robinier. Ils n’ont pas servi pour les fondations mais ont servi comme contrefiches ces cinq arêtiers.
Cette réutilisation a notamment permis de proposer un temps de chantier spécifiquement dédié à l’équarrissage de grumes, qui ne se pratique quasiment plus depuis l’apparition des scieries, mais qui est, je pense, la technique la plus intéressante d’un point de vue pédagogique, et qui a d’ailleurs attiré de nombreux bénévoles.
Côté technique, l’utilisation d’une bille comme poteau central a posé quelques problèmes de manutention. Il nous était notamment impossible de placer le poteau sur l’épure, nous avons donc employé des solutions de relevé, de tracé, de taille et de montage à blanc hors du commun et très intéressantes.
Le mélange entre bois récupérés et bois sciés est finalement très harmonieux : la transition entre le poteau écorcé, les contrefiches équarries et les arêtiers et pannes sciées est d’autant plus heureuse qu’elle n’avait pas été prévue au départ.
Maëlle Valfort | Nous disposions aussi de 3 000 adobes, briques de terre crue fabriquées lors de chantiers participatifs avec des habitants et des enfants des écoles ayant eu lieu à Rosny-sous-Bois les années précédant le chantier. C’était un beau défi, car le stockage des briques en extérieur n’avait pas été optimal et leur fabrication par des bénévoles non expérimentés n’avait pas donné des briques de grande qualité. Le nombre de briques restant après notre tri définit la taille du local.
L’ensemble de ces techniques constructives demande de savoir s’adapter à des matériaux bruts, de recourir au travail artisanal dans un esprit d’entraide plutôt que d’employer des produits fabriqués par des machines polluantes, qui nous isolent les uns des autres. Le processus de construction devient ainsi tout aussi important que le résultat formel.
Frédérique Jonnard | Au moment de l’appel d’offres, j'encadrais l’atelier de chantier d’insertion Terre de femmes, qui formait douze femmes aux métiers de la terre crue pour le compte de la fondation de l’Armée du Salut. Les enjeux étaient à la fois de permettre la montée en compétence d’une équipe sur le territoire, de diffuser nos savoir-faire et de fortifier le tissu artisanal local sur le long terme. Le chantier de cet abri à vélo coïncidait fort heureusement avec la fin de ce cycle de formation annuel, une fois le groupe relativement bien rodé.
Il s’annonçait comme un excellent support d’apprentissage, du gros œuvre (maçonnerie d’adobes) aux finitions (enduits en terre crue) : on trouvait là, à une échelle abordable, l’ensemble des détails habituels de notre métier : appareillage des adobes, interfaces entre matériaux, ruptures de capillarité, protections contre l’érosion et les chocs, etc. La dimension du bâtiment (un seul niveau de plain-pied, accessible de toutes parts) facilitait l’intervention, nous permettant de nous concentrer sur la réalisation et la transmission, et d’accueillir un public non sachant en chantier participatif dans des conditions favorables.
Ma propre mission n’était au fond que de l’encadrement. Au-delà de la maçonnerie, ce fonctionnement requiert de savoir accueillir, de faire circuler la parole : qui vient et pourquoi ? Chacun vient en recherche de connaissances, de convivialité, avec questionnements sur une réorientation professionnelle, avec un goût pour le partage et le travail d’équipe. Présenté ainsi, nous sommes bien loin du B.T.P. conventionnel. Or, le fait de manipuler permet de comprendre et d’appréhender ce qui sous-tend à l’acte de bâtir. Le corps, les sens, informent sur ce qui est sain et viable et modèlent l’organisation du chantier.
Pensez-vous que l’expérimentation par des structures publiques et à petite échelle de ces procédés peut permettre d’encourager et faciliter leur mise en œuvre dans le cadre privé et/ou à plus grande échelle ?
Jesse O’Scanlan | Les deux termes importants ici sont « échelle » et « expérimentation ».
Il me semble que le côté expérimental du projet est son caractère public : de nombreux projets, même à plus grande échelle, se font déjà en charpente traditionnelle et en chantiers participatifs dans un cadre privé ou associatif (via Twiza, les Charpentiers sans Frontières, Guédelon, les chantiers Rempart…). Les « nouvelles » pratiques encouragent la maîtrise d’ouvrage et la maîtrise d’œuvre à impliquer les artisans dès le début du projet, à faire confiance au bénévolat contre la frilosité des assureurs et à ne pas considérer les allongements de plannings comme des retards, mais comme une transmission supplémentaire de connaissances.
En ce qui concerne l’échelle, un chantier comme celui-ci ne peut être viable qu’à petite échelle. Plus précisément, les sections et les débits de bois doivent rester faciles à déplacer sans avoir besoin de machines, on ne peut donc pas le réaliser avec du lamellé-collé, par exemple. Les portées sont toujours limitées à 6 m grand maximum, idéalement autour de 3 m. On peut donc concevoir un plus grand bâtiment, mais qui sera conçu comme plusieurs petits bâtiments accolés.
Pour répondre à la question, je pense donc que l’expérimentation à petite échelle par des structures publiques peut encourager leur généralisation, toujours dans le secteur public, à petite et moyenne échelle. Cela permettrait, précisément, d’impulser une décroissance de l’échelle des projets publics qui permettrait une meilleure appropriation par les habitants directement concernés. Ceux-ci peuvent ainsi devenir partie prenante en tant que bénévoles durant la conception et la réalisation, via des ateliers, des chantiers participatifs et un renforcement du maillage artisanal local.
Maëlle Valfort | L’équipe d’Architecture régénérative prend très au sérieux l’idée que le service public porte un rôle pédagogique et se doit de montrer l’exemple. Mais l’objectif n’est pas que ces techniques soient mises en œuvre à grande échelle pour des projets d’architecture consuméristes, car elle milite pour la décroissance, la frugalité, la résilience. L’objectif poursuivi est d’enrichir l’écosystème global en travaillant sur la dimension culturelle liée à l’acte de construire et en s’appuyant sur les ressources locales.
Justement, pour transmettre cette philosophie et les savoir-faire acquis, la DRI publie des rapports sur ses expérimentations afin qu’elles infusent dans le monde de l’architecture. Ses projets s’inscrivent dans la démarche « bâtiments durables franciliens » pour leur donner de la visibilité parmi nos pairs professionnels, dans l’idée qu’ils puissent inspirer d’autres initiatives collectives.
Encore une autre forme de pédagogie employée par la DRI réside dans l’acte de former les entreprises locales de construction conventionnelle et de miser sur la réinsertion par l’emploi. Dans le cas de l’entreprise de gros-œuvre, citée plus haut pour les fondations cyclopéennes, ce fut plutôt un échec, car nous partions de trop loin. Je ne pense pas que les maçons se réessayeront à cette technique, mais la DRI a pu capitaliser sur cette expérience dans un petit livret qui pourra servir à d’autres. Pour la réalisation de la couverture, notre intransigeance sur la question du bois feuillu local a contribué à sensibiliser le charpentier de ce lot-ci, Depuis 1920, à un approvisionnement éthique en bois.
Quelle est l’origine de la forme dessinée ? Votre ambition pédagogique se reflète-t-elle dans les choix formels ?
Maëlle Valfort | Le plan est largement issu des contraintes du site. De nombreuses contraintes spatiales entraient en compte : permettre à la fois l’accès du centre de loisirs, respecter les largeurs de passage requises, les canalisations présentes, l’évacuation des eaux pluviales, prendre en compte les arceaux à vélos existants et mais aussi se tenir à plus de 8 m du centre de loisirs pour respecter les règlements de protection contre le feu. Le dessin en plan résulte d’un soubassement en briques de terre cuite ayant une double fonction : protéger la terre crue des rejaillissements de pluie en pied de mur et limiter les remontées capillaires, ainsi que créer un espace de stockage pour les bûches du poêle de masse et prévoir une assise pour les enfants.
Jesse O’Scanlan | Le dessin du toit est directement lié à la matière du site, en l’espèce au tronc de pin sylvestre qui a servi de poteau central. Celui-ci a naturellement conduit la conception vers une forme de toiture à quatre pans pyramidaux.
Frédérique Jonnard | Le bâtiment reprend les principes de stabilité exposés dans les Guides des bonnes pratiques de la construction en briques de terre crue et illustre plusieurs principes de stabilité par la géométrie des ouvrages. Il rappelle combien la maçonnerie de petits éléments permet de s’adapter à son contexte et offre de multiples possibilités formelles. L’alliance de la brique cuite maçonnée à la chaux (en soubassement, sur les assises des bancs et en couronnement des murs) et de l’adobe permet de renforcer les points sensibles de la construction (base, appuis de la charpente, zone exposée à des frottements répétés), tel que c’était pratiqué traditionnellement.
Vous avez eu la volonté d’intégrer les artisan·e·s du projet le plus en amont possible afin que cela participe à la qualité architecturale dans ses moindres détails. Comment leur participation active aux différentes phases a-t-elle enrichi le projet ?
Jesse O’Scanlan | Travailler sur la forme du toit en collaboration avec les architectes leur permit de comprendre immédiatement les implications techniques sur la charpente sous-jacente de leurs choix esthétiques, dans un aller-retour itératif entre technique et matérialisation. Ce travail de co-conception est très bénéfique : l’artisan et l’architecte souhaitent arriver à un résultat satisfaisant pour tous ; ils y parviennent parce qu’à ce stade rien n’est encore figé. On peut également étudier certaines solutions esthétiques ou techniques qui seront finalement abandonnées, mais qui auront participé à l’élaboration du projet et à l’échange de connaissances entre la maîtrise d’œuvre et les artisans.
Frédérique Jonnard | Les choix d’approvisionnement locaux, l’incidence sur la conception, le travail du maçon, du charpentier, la pénibilité, le savoir-faire, les contingences matérielles, les contraintes climatiques, l’organisation d’équipe… Par la participation des artisans, beaucoup d’éléments souvent invisibles et ignorés reviennent au cœur des échanges et permettent d’appréhender le bâtiment comme un organisme vivant, produit de la synthèse de toutes ces rencontres et propre à l’appropriation et au changement.
Ce chantier était le dernier de l’équipe en formation. À l’issue d’une année de travail, il a permis de souder l’équipe dans l’effort et dans le partage avec les bénévoles qui venaient découvrir eux aussi le métier. Symboliquement, c’est une réalisation complète et cela a beaucoup compté pour l’équipe. Toutes les techniques abordées séparément au cours de l’année se sont retrouvées réunies dans ce chantier, justifiant chaque exercice sur les enduits ou le maniement des outils. L’autonomie acquise par chaque femme en formation s’est retrouvée mise en valeur par la qualité des ouvrages rendus, ainsi que dans la capacité à transmettre à son tour à de nouveaux bénévoles.
Questions
Mégane Rey
Réponses
Frédérique Jonnard (Terramano), Jesse O’Scanlan (le Charpentier volant), Maëlle Valfort (Architecture régénérative)
Documents
Équipe d’Architecture régénérative, direction Recherche et Innovation, mairie de Rosny-Sous-Bois
Photographies
Marie-Amélie Lombard, Bertrand Guigou, Maëlle Valfort, Raphael Pauschitz