Institut Momentum

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Aujourd'hui, les villes, comme les ruralités, sont façonnées par les machines et les combustibles fossiles où le territoire n'est plus que le simple support technique de l’étalement urbain et de l’agriculture industrielle. Jusqu'à présent, l’essor des métropoles de l’Anthropocène a reposé sur l'importation d'hectares fantômes, c'est-à-dire d'énergies et de matières lointaines, dans un contexte d’inégalités croissantes. La nécessité de se relier à l’écologie des territoires implique de contextualiser l'urbain et le suburbain, mais aussi les ruralités, dans le social, le vivant et les ressources immédiates, en particulier alimentaires et énergétiques. La biorégion est-elle la clé de cette nouvelle échelle ? Dans le contexte actuel de dérive climatique que la COP 26 n’aura su entraver, et d’explosion annoncée des consommations électriques, la biorégion se pose comme une vision politique de reterritorialisation, de participation citoyenne et de descente énergétique créative. Ce séminaire tentera d’esquisser une cosmopolitique biorégionale à partir d’exemples de designs d’hospitalité en Europe. Il s’agit de proposer une réorganisation des existences selon une approche conjuguant décloisonnement et immobilité, deux valeurs avancées ici comme des motifs réparateurs.

Agnès Sinaï est journaliste environnementale (Actu-Environnement, Le Monde diplomatique). En 2010, elle crée à Sciences Po un cours sur les politiques de décroissance, enseigné depuis dix ans avec Luc Semal. En 2011, elle fonde l'Institut Momentum, dont elle a dirigé la trilogie des Politiques de l’Anthropocène rééditée aux Presses de Sciences Po en novembre 2021. Co-auteure avec Yves Cochet et Benoît Thévard de l’étude Biorégion 2050. L’Ile-de-France après l’effondrement (2019), elle développe une réflexion sur les biorégions comme lieux d’hospitalité terrestre. Docteure en aménagement de l’espace et urbanisme de l’Université de Paris-Est.