08/05/2021
15:00
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18:00
Penser la collapsologie et le politique sur le terrain | Anne Rumin | Institut Momentum
Conférence
En ligne
2021-05-08 15:00
2021-05-08 18:00
Europe/Paris
Penser la collapsologie et le politique sur le terrain | Anne Rumin | Institut Momentum
Institut Momentum
Quatre-vingt quatrième séminaire de l'Institut Momentum
Résumé : Le terme de « collapsologie », néologisme désignant « l’exercice transdisciplinaire d’étude de l’effondrement de notre société thermo-industrielle et de ce qui pourrait lui succéder », apparaît sous la plume de Pablo Servigne et Raphaël Stevens en 2015, dans leur ouvrage Comment tout peut s’effondrer : Petit manuel de collapsologie à l’usage des générations présentes. Depuis sa création, la collapsologie a connu un essor important, atteignant, selon les termes de Renaud Garcia, une forme d’« adoubement médiatique ». Cette évolution s’accompagne de très nombreuses critiques, qui dénoncent notamment le caractère dépolitisant de ce discours sur l’effondrement. Je propose, durant ce séminaire, d’étudier et de discuter cette critique à partir de mes travaux de thèse (en cours de réalisation). En effet, là où de nombreux détracteurs de la collapsologie fondent leurs propos sur l’analyse discursive d’un corpus de texte de Pablo Servigne, nous proposons de ne pas dissocier ce discours des milieux qui se le réapproprient, mais de le relier à ses conséquences effectives sur les trajectoires de politisation des individus et des initiatives collectives qui en découlent. Il s’agit, en d’autres termes, de questionner la portée politique de la collapsologie « depuis le terrain ». Plusieurs études de cas pourront ainsi être évoquées durant notre exposé : le mouvement de désobéissance civile Extinction Rebellion (et, plus précisément, sa déclinaison locale à Bordeaux), la « Commune imaginée du Bandiat » de l’association « La Suite du Monde », et la stratégie de résilience du Département de la Gironde. En effet, ces trois exemples, dont on pourrait peiner à discerner la cohérence, partagent une même perspective effondriste issue de la collapsologie. Dès lors, l’étude de la diffusion du discours de la collapsologie et de ses conséquences nous invite à adopter de nouvelles pistes problématiques, relatives à l’apport de la collapsologie à un renouvellement des processus d’élaboration des problèmes publics et, à terme, à une possible redéfinition du rôle de l’Etat et des institutions dans une perspective d’effondrement.
Biographie : Anne Rumin est diplômée d’un master de recherche en théorie politique, dans le cadre duquel elle a réalisé un mémoire sur les temporalités politiques déployées dans le discours de la collapsologie. Elle poursuit désormais ses travaux sur la collapsologie et l’effondrement en doctorat à Sciences Po et au Cevipof, sous la direction de Gil Delannoi. Elle est également consultante pour Auxilia Conseil (thèse en convention CIFRE), association de conseil en transition socio-écologique. Elle collabore à la revue Topophile, retrouvez ses articles.
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Institut Momentum
Penser la collapsologie et le politique sur le terrain | Anne Rumin | Institut Momentum
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Quatre-vingt quatrième séminaire de l'Institut Momentum
Résumé : Le terme de « collapsologie », néologisme désignant « l’exercice transdisciplinaire d’étude de l’effondrement de notre société thermo-industrielle et de ce qui pourrait lui succéder », apparaît sous la plume de Pablo Servigne et Raphaël Stevens en 2015, dans leur ouvrage Comment tout peut s’effondrer : Petit manuel de collapsologie à l’usage des générations présentes. Depuis sa création, la collapsologie a connu un essor important, atteignant, selon les termes de Renaud Garcia, une forme d’« adoubement médiatique ». Cette évolution s’accompagne de très nombreuses critiques, qui dénoncent notamment le caractère dépolitisant de ce discours sur l’effondrement. Je propose, durant ce séminaire, d’étudier et de discuter cette critique à partir de mes travaux de thèse (en cours de réalisation). En effet, là où de nombreux détracteurs de la collapsologie fondent leurs propos sur l’analyse discursive d’un corpus de texte de Pablo Servigne, nous proposons de ne pas dissocier ce discours des milieux qui se le réapproprient, mais de le relier à ses conséquences effectives sur les trajectoires de politisation des individus et des initiatives collectives qui en découlent. Il s’agit, en d’autres termes, de questionner la portée politique de la collapsologie « depuis le terrain ». Plusieurs études de cas pourront ainsi être évoquées durant notre exposé : le mouvement de désobéissance civile Extinction Rebellion (et, plus précisément, sa déclinaison locale à Bordeaux), la « Commune imaginée du Bandiat » de l’association « La Suite du Monde », et la stratégie de résilience du Département de la Gironde. En effet, ces trois exemples, dont on pourrait peiner à discerner la cohérence, partagent une même perspective effondriste issue de la collapsologie. Dès lors, l’étude de la diffusion du discours de la collapsologie et de ses conséquences nous invite à adopter de nouvelles pistes problématiques, relatives à l’apport de la collapsologie à un renouvellement des processus d’élaboration des problèmes publics et, à terme, à une possible redéfinition du rôle de l’Etat et des institutions dans une perspective d’effondrement.
Biographie : Anne Rumin est diplômée d’un master de recherche en théorie politique, dans le cadre duquel elle a réalisé un mémoire sur les temporalités politiques déployées dans le discours de la collapsologie. Elle poursuit désormais ses travaux sur la collapsologie et l’effondrement en doctorat à Sciences Po et au Cevipof, sous la direction de Gil Delannoi. Elle est également consultante pour Auxilia Conseil (thèse en convention CIFRE), association de conseil en transition socio-écologique. Elle collabore à la revue Topophile, retrouvez ses articles.