27/04/2024
15:00
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18:00
Sauver les terres agricoles dans le Triangle de Gonesse | Stéphane Tonnelat
Conférence
Paris
2024-04-27 15:00
2024-04-27 18:00
Europe/Paris
Sauver les terres agricoles dans le Triangle de Gonesse | Stéphane Tonnelat
Institut momentum
Depuis 2011, un groupe de citoyens, le Collectif pour le Triangle de Gonesse, s’oppose à l’artificialisation des terres agricoles du Triangle de Gonesse. Ces 700 hectares coincés entre l’autoroute A1 et les aéroports de Roissy et du Bourget sont les derniers restes de la Plaine de France au sein de la tache urbaine de l’agglomération parisienne.
Longtemps resté agricole à cause des nuisances sonores dues aux avions et des risques d’accidents, le Triangle fait l’objet d’un projet d’urbanisation par la région et l’État depuis 2010, sous la forme d’une Zone d’aménagement concertée (ZAC) de 280 hectares desservie par la ligne 17 Nord du Grand Paris Express et tirée par un projet privé appelé EuropaCity. Porté par les groupes Auchan et Wanda (Chine), ce centre commercial et de loisirs promettait un investissement de trois milliards d’euros et la création de plus de 10 000 emplois.
En 2019, après presque dix ans de mobilisation, les opposants ont réussi à défaire cette alliance des pouvoirs publics et de ces grands groupes privés, et à obtenir l’annulation du projet EuropaCity par le gouvernement. Mais la mobilisation n’est pas finie. Le gouvernement s’obstine à construire dans les terres du Triangle une gare en plein champ alors qu’il ne reste aucun projet à desservir.
Nous discuterons de l’émergence d’un type de mobilisation cultivant la légitimité publique tout en étant prête à recourir à des moyens réprimés par la loi. Les militants du Collectif défendent autant les terres agricoles qu'une idée et une pratique de la démocratie participative simple, mais radicale dans ses effets. Ils tentent de forcer les institutions et les élus à rendre des comptes et à prendre leurs responsabilités face à leurs demandes argumentées.
Ainsi, à l'inverse des mobilisations guidées par des idéologies qui déterminent la direction à prendre quelle que soit la situation locale, celle-ci n'a pas de modèle autre que sa méthode.
Reste à lui trouver un nom : libéralisme radical, démocratie en acte ?
Stéphane Tonnelat est chargé de recherche au CNRS, au laboratoire LAVUE. Il a mené pendant cinq ans, entre 2017 et 2022, un terrain ethnographique au sein du Collectif pour le Triangle de Gonesse. Il prépare un ouvrage monographique sur cette mobilisation qui montre la puissance de l’action collective citoyenne et ses limites face à une “machine de croissance” inscrite dans tous les rouages du pouvoir. Avant ce travail, il a travaillé sur les espaces publics urbains comme le métro de New York (International Express, avec William Kornblum, Columbia University Press, 2017), les chantiers de construction (L’art en chantiers, Archibooks, 2016), les parcs et jardins et terrains vagues à Paris et New York. Il enseigne la méthode ethnographique dans le parcours Etudes environnementales de l’EHESS et il est membre du comité de rédaction de la revue en ligne bilingue metropoliques/metropolitics.
Places limitées, écrire à : contact@institutmomentum.org
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FPH, 38 rue Saint Sabin, Paris 11ème
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Depuis 2011, un groupe de citoyens, le Collectif pour le Triangle de Gonesse, s’oppose à l’artificialisation des terres agricoles du Triangle de Gonesse. Ces 700 hectares coincés entre l’autoroute A1 et les aéroports de Roissy et du Bourget sont les derniers restes de la Plaine de France au sein de la tache urbaine de l’agglomération parisienne.
Longtemps resté agricole à cause des nuisances sonores dues aux avions et des risques d’accidents, le Triangle fait l’objet d’un projet d’urbanisation par la région et l’État depuis 2010, sous la forme d’une Zone d’aménagement concertée (ZAC) de 280 hectares desservie par la ligne 17 Nord du Grand Paris Express et tirée par un projet privé appelé EuropaCity. Porté par les groupes Auchan et Wanda (Chine), ce centre commercial et de loisirs promettait un investissement de trois milliards d’euros et la création de plus de 10 000 emplois.
En 2019, après presque dix ans de mobilisation, les opposants ont réussi à défaire cette alliance des pouvoirs publics et de ces grands groupes privés, et à obtenir l’annulation du projet EuropaCity par le gouvernement. Mais la mobilisation n’est pas finie. Le gouvernement s’obstine à construire dans les terres du Triangle une gare en plein champ alors qu’il ne reste aucun projet à desservir.
Nous discuterons de l’émergence d’un type de mobilisation cultivant la légitimité publique tout en étant prête à recourir à des moyens réprimés par la loi. Les militants du Collectif défendent autant les terres agricoles qu'une idée et une pratique de la démocratie participative simple, mais radicale dans ses effets. Ils tentent de forcer les institutions et les élus à rendre des comptes et à prendre leurs responsabilités face à leurs demandes argumentées.
Ainsi, à l'inverse des mobilisations guidées par des idéologies qui déterminent la direction à prendre quelle que soit la situation locale, celle-ci n'a pas de modèle autre que sa méthode.
Reste à lui trouver un nom : libéralisme radical, démocratie en acte ?
Stéphane Tonnelat est chargé de recherche au CNRS, au laboratoire LAVUE. Il a mené pendant cinq ans, entre 2017 et 2022, un terrain ethnographique au sein du Collectif pour le Triangle de Gonesse. Il prépare un ouvrage monographique sur cette mobilisation qui montre la puissance de l’action collective citoyenne et ses limites face à une “machine de croissance” inscrite dans tous les rouages du pouvoir. Avant ce travail, il a travaillé sur les espaces publics urbains comme le métro de New York (International Express, avec William Kornblum, Columbia University Press, 2017), les chantiers de construction (L’art en chantiers, Archibooks, 2016), les parcs et jardins et terrains vagues à Paris et New York. Il enseigne la méthode ethnographique dans le parcours Etudes environnementales de l’EHESS et il est membre du comité de rédaction de la revue en ligne bilingue metropoliques/metropolitics.
Places limitées, écrire à : contact@institutmomentum.org