18/03/2023
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Terres en péril : pour le classement des sols de Gonesse et de Saclay au patrimoine mondial de l’humanité
Mobilisation
Paris
2023-03-18 11:00
2023-03-18 12:30
Europe/Paris
Terres en péril : pour le classement des sols de Gonesse et de Saclay au patrimoine mondial de l’humanité
Collectif pour le Triangle de Gonesse - Collectif contre la ligne 18
Pour le classement des sols fertiles de Gonesse et de Saclay au Patrimoine mondial de l’Humanité – Rassemblement devant l’UNESCO le samedi 18 mars 2023 à 11 h
Un groupe de scientifiques et d’artistes signataires d’un appel demandant le classement des terres fertiles de Gonesse et de Saclay au Patrimoine mondial de l’Humanité se rassemblera le samedi 18 mars à 11 heures devant les portes de l’UNESCO (125, avenue de Suffren, Paris 7e).
Ces terres, exceptionnellement fertiles, sont actuellement menacées par la construction de deux tronçons de transports - les lignes 17 Nord et 18 Ouest du Grand Paris Express - dont tous les experts s’accordent pourtant à contester l’utilité et à dénoncer le coût exorbitant.
Le 14 septembre dernier, le journal Le Monde publiait un appel solennel signé notamment par le spécialiste des sols Marc-André Selosse, le paysagiste et écrivain Gilles Clément, la généticienne des populations Isabelle Goldringer, l'auteur principal du 6e rapport du GIEC Wolfgang Cramer, l’écologue Pierre-Henri Gouyon, le mathématicien Cédric Villani, la philosophe Isabelle Stengers, la journaliste Marie-Monique Robin ainsi que l'écrivaine Marie Desplechin.
Les signataires lancent un cri d’alarme : « Depuis plusieurs années, l’ensemble de la communauté scientifique clame l’absolue nécessité de préserver les sols autour des villes : toute nouvelle artificialisation accroît la menace sur notre avenir ».
Une Ceinture verte sans irrigation, même en période de canicule
Alors que la France vit un épisode inédit de sécheresse hivernale, qui succède à un été particulièrement chaud et sec, et que la souveraineté alimentaire de la France est au coeur des débats du Salon de l'Agriculture, le rassemblement devant les grilles de l’UNESCO vise à lever les menaces qui pèsent sur les terres fertiles autour de Paris. Les signataires demandent « solennellement » au gouvernement français de prendre les mesures qui s’imposent pour sauver les terres de Gonesse et de Saclay : « Nous lançons un appel pour que ces écosystèmes, dont le rôle est vital pour notre survie, soient classés au patrimoine mondial de l’humanité ».
Constitués de « limons éoliens profonds » et « d’une couche d’argile qui assure un stockage de l’eau en profondeur », les sols de Gonesse et de Saclay offrent une réserve hydrique qui « permet une forte productivité des cultures, sans irrigation, même par les étés les plus chauds ».
« Les terres de la plaine de France et du plateau de Saclay figurent parmi les plus fertiles au monde. Leurs rendements élevés – plus de 100 quintaux de maïs et de blé tendre à l’hectare – expliquent en grande partie le développement démographique, économique et culturel de Paris et de sa région depuis le Moyen-Âge », rappellent les signataires de l’appel.
Le texte publié en septembre dernier et qui sera lu devant les grilles de l’UNESCO le 18 mars, dénonce le choix fait par les aménageurs d’« une ‘croissance’ aussi hypothétique que ravageuse » : « Sur le plateau de Saclay, la Société du Grand Paris persiste à vouloir construire la ligne 18 Ouest du Grand Paris Express, qui détruirait des milliers d’hectares de terres arables dans une zone actuellement sans habitant, et alors que d’autres solutions de transports publics moins destructeurs et plus adaptés aux besoins des habitants et travailleurs du plateau sont encore possibles ».
« Au Nord de Paris, où l’on croyait les champs de Gonesse sauvés de la destruction depuis l’abandon du méga-centre commercial EuropaCity et de sa piste de ski artificielle, le gouvernement a annoncé la reprise des travaux de la ligne 17 Nord, en direction du village du Mesnil-Amelot, peuplé de seulement 1 100 habitants, en passant par l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle. Dans cette zone où l’habitat est interdit en raison du bruit des avions, le gouvernement veut construire une cité scolaire avec internat … Enfin, la ligne 17 Nord aboutirait à la création d’une troisième offre de transport entre Paris et l’aéroport. Un choix particulièrement absurde alors que l’argent public manque cruellement pour répondre à de véritables besoins, comme la rénovation des transports existants, l’éducation et la santé ».
Le classement des sols de Gonesse et de Saclay permettrait, selon les signataires de l’appel, rejoints par des milliers de signataires d’une pétition en ligne (https://www.monmouvement.ong/petitions/sauvons-les-dernieres-terres-agricoles-d-ile-de-france), la création d’une « Ceinture Verte alimentaire autour de Paris, ce qui renforcerait son autonomie, à l’heure où le prix des matières premières, notamment agricoles, explose ».
Alors que la baguette est classée, des terres à céréales menacées
Le classement en novembre dernier de la baguette de pain au Patrimoine immatériel de l’Humanité de l’UNESCO renforce la détermination des soutiens à la demande de protection des sols de Gonesse et de Saclay : « Salué par l’ensemble des Français, ce classement n’aurait pas de sens si au même moment l’on détruisait les dernières terres céréalières à proximité de la capitale », affirme le collectif de scientifiques et d’artistes dans une lettre envoyée à la ministre de la Culture Rima Abdul-Malak, dont le portefeuille comprend la défense du patrimoine français devant l’UNESCO.
Outre l’importante réserve de biodiversité que recèlent les sols de Gonesse et de Saclay, le collectif des signataires insiste sur la «richesse archéologique et architecturale » des espaces péri-urbains agricoles : « Des fouilles ont permis d’y attester la présence d’établissements humains depuis le Néolithique. Encore aujourd’hui, entre les zones industrielles, les aéroports et les lotissements, subsistent de magnifiques corps de ferme, églises, moulins, pigeonniers, aqueducs et lavoirs, un systèmes de rigoles qui permettait d'alimenter en eau les jardins de Versailles depuis le plateau de Saclay, autant de vestiges inestimables de la vie agricole autour de Paris, dont l’approvisionnement alimentaire, contrairement à Londres, dépendait presque exclusivement des terres situées à proximité des zones habitées ».
« Nos sols nourriciers sont en danger. Nous, citoyennes et citoyens du XXIème siècle, devons être les gérants de ce trésor, qui nous a été transmis au fil des millénaires. Notre devoir est de protéger ce patrimoine et de le faire fructifier afin de le transmettre, à notre tour, aux générations suivantes », conclut l’appel pour le classement des sols de Gonesse et de Saclay.
devant l'Unesco, 125, avenue de Suffren, Paris 7e
Collectif pour le Triangle de Gonesse - Collectif contre la ligne 18
Terres en péril : pour le classement des sols de Gonesse et de Saclay au patrimoine mondial de l’humanité
Collectif pour le Triangle de Gonesse - Collectif contre la ligne 18
devant l'Unesco, 125, avenue de Suffren, Paris 7e
Pour le classement des sols fertiles de Gonesse et de Saclay au Patrimoine mondial de l’Humanité – Rassemblement devant l’UNESCO le samedi 18 mars 2023 à 11 h
Un groupe de scientifiques et d’artistes signataires d’un appel demandant le classement des terres fertiles de Gonesse et de Saclay au Patrimoine mondial de l’Humanité se rassemblera le samedi 18 mars à 11 heures devant les portes de l’UNESCO (125, avenue de Suffren, Paris 7e).
Ces terres, exceptionnellement fertiles, sont actuellement menacées par la construction de deux tronçons de transports - les lignes 17 Nord et 18 Ouest du Grand Paris Express - dont tous les experts s’accordent pourtant à contester l’utilité et à dénoncer le coût exorbitant.
Le 14 septembre dernier, le journal Le Monde publiait un appel solennel signé notamment par le spécialiste des sols Marc-André Selosse, le paysagiste et écrivain Gilles Clément, la généticienne des populations Isabelle Goldringer, l'auteur principal du 6e rapport du GIEC Wolfgang Cramer, l’écologue Pierre-Henri Gouyon, le mathématicien Cédric Villani, la philosophe Isabelle Stengers, la journaliste Marie-Monique Robin ainsi que l'écrivaine Marie Desplechin.
Les signataires lancent un cri d’alarme : « Depuis plusieurs années, l’ensemble de la communauté scientifique clame l’absolue nécessité de préserver les sols autour des villes : toute nouvelle artificialisation accroît la menace sur notre avenir ».
Une Ceinture verte sans irrigation, même en période de canicule
Alors que la France vit un épisode inédit de sécheresse hivernale, qui succède à un été particulièrement chaud et sec, et que la souveraineté alimentaire de la France est au coeur des débats du Salon de l'Agriculture, le rassemblement devant les grilles de l’UNESCO vise à lever les menaces qui pèsent sur les terres fertiles autour de Paris. Les signataires demandent « solennellement » au gouvernement français de prendre les mesures qui s’imposent pour sauver les terres de Gonesse et de Saclay : « Nous lançons un appel pour que ces écosystèmes, dont le rôle est vital pour notre survie, soient classés au patrimoine mondial de l’humanité ».
Constitués de « limons éoliens profonds » et « d’une couche d’argile qui assure un stockage de l’eau en profondeur », les sols de Gonesse et de Saclay offrent une réserve hydrique qui « permet une forte productivité des cultures, sans irrigation, même par les étés les plus chauds ».
« Les terres de la plaine de France et du plateau de Saclay figurent parmi les plus fertiles au monde. Leurs rendements élevés – plus de 100 quintaux de maïs et de blé tendre à l’hectare – expliquent en grande partie le développement démographique, économique et culturel de Paris et de sa région depuis le Moyen-Âge », rappellent les signataires de l’appel.
Le texte publié en septembre dernier et qui sera lu devant les grilles de l’UNESCO le 18 mars, dénonce le choix fait par les aménageurs d’« une ‘croissance’ aussi hypothétique que ravageuse » : « Sur le plateau de Saclay, la Société du Grand Paris persiste à vouloir construire la ligne 18 Ouest du Grand Paris Express, qui détruirait des milliers d’hectares de terres arables dans une zone actuellement sans habitant, et alors que d’autres solutions de transports publics moins destructeurs et plus adaptés aux besoins des habitants et travailleurs du plateau sont encore possibles ».
« Au Nord de Paris, où l’on croyait les champs de Gonesse sauvés de la destruction depuis l’abandon du méga-centre commercial EuropaCity et de sa piste de ski artificielle, le gouvernement a annoncé la reprise des travaux de la ligne 17 Nord, en direction du village du Mesnil-Amelot, peuplé de seulement 1 100 habitants, en passant par l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle. Dans cette zone où l’habitat est interdit en raison du bruit des avions, le gouvernement veut construire une cité scolaire avec internat … Enfin, la ligne 17 Nord aboutirait à la création d’une troisième offre de transport entre Paris et l’aéroport. Un choix particulièrement absurde alors que l’argent public manque cruellement pour répondre à de véritables besoins, comme la rénovation des transports existants, l’éducation et la santé ».
Le classement des sols de Gonesse et de Saclay permettrait, selon les signataires de l’appel, rejoints par des milliers de signataires d’une pétition en ligne (https://www.monmouvement.ong/petitions/sauvons-les-dernieres-terres-agricoles-d-ile-de-france), la création d’une « Ceinture Verte alimentaire autour de Paris, ce qui renforcerait son autonomie, à l’heure où le prix des matières premières, notamment agricoles, explose ».
Alors que la baguette est classée, des terres à céréales menacées
Le classement en novembre dernier de la baguette de pain au Patrimoine immatériel de l’Humanité de l’UNESCO renforce la détermination des soutiens à la demande de protection des sols de Gonesse et de Saclay : « Salué par l’ensemble des Français, ce classement n’aurait pas de sens si au même moment l’on détruisait les dernières terres céréalières à proximité de la capitale », affirme le collectif de scientifiques et d’artistes dans une lettre envoyée à la ministre de la Culture Rima Abdul-Malak, dont le portefeuille comprend la défense du patrimoine français devant l’UNESCO.
Outre l’importante réserve de biodiversité que recèlent les sols de Gonesse et de Saclay, le collectif des signataires insiste sur la «richesse archéologique et architecturale » des espaces péri-urbains agricoles : « Des fouilles ont permis d’y attester la présence d’établissements humains depuis le Néolithique. Encore aujourd’hui, entre les zones industrielles, les aéroports et les lotissements, subsistent de magnifiques corps de ferme, églises, moulins, pigeonniers, aqueducs et lavoirs, un systèmes de rigoles qui permettait d'alimenter en eau les jardins de Versailles depuis le plateau de Saclay, autant de vestiges inestimables de la vie agricole autour de Paris, dont l’approvisionnement alimentaire, contrairement à Londres, dépendait presque exclusivement des terres situées à proximité des zones habitées ».
« Nos sols nourriciers sont en danger. Nous, citoyennes et citoyens du XXIème siècle, devons être les gérants de ce trésor, qui nous a été transmis au fil des millénaires. Notre devoir est de protéger ce patrimoine et de le faire fructifier afin de le transmettre, à notre tour, aux générations suivantes », conclut l’appel pour le classement des sols de Gonesse et de Saclay.