Le gang du Kosmos

Alexandre de Humboldt, l’un des premiers topophiles 1/2

Gilles Fumey | 16 novembre 2022

Introduction

Premier volet. Le fabuleux Alexandre de Humboldt (1769-1859), infatigable voyageur et savant intransigeant, auteur d’un Cosmos qui inspira le nom de cette rubrique, est, vous allez le découvrir, un personnage hors-du-commun, essentiel dans notre appréhension de la Nature et compréhension des milieux. Le géographe Gilles Fumey, auteur d’un récent essai intitulé Alexandre de Humboldt, l’eau et le feu (éditions Double Ligne, 2022), nous livre le roman de sa vie, de ses amitiés, de ses découvertes tant botanique, géologiques, climatologies qu’océanographiques, et de sa vision du monde où « tout est lié. »

La crise environnementale actuelle est un récit qui permet de comprendre les événements surgissant dans l’actualité climatique contemporaine. De fait, les coups de chaleur, les sécheresses, les orages sont des faits mesurés, comparés à différentes échelles, qui ne sont pas sortis un jour du néant. Leur compréhension a été construite par des savants opiniâtres, des infrastructures de recherche et d’enseignement qui ont permis d’en améliorer la lecture et anticiper les effets délétères des crises qui nous attendent.

Cette histoire d’une nature dont nous connaissons de mieux en mieux les mécanismes, nous la devons notamment à un polymathe, Alexandre de Humboldt (1769-1859) né et mort à Berlin, mais qui a passé plus du tiers de sa vie à Paris, publiant une trentaine d’ouvrages majoritairement en français. Ce savant est encore méconnu, pourtant nommé par Darwin « le plus savant voyageur qui ait jamais vécu », victime de suspicions d’espionnage et d’un anti-germanisme qui fut le corollaire des guerres avec l’Allemagne, alors même qu’aucun être humain, pas même Léonard de Vinci, Mozart, Pasteur ou Einstein n’ont donné leur nom à autant de lieux et institutions, montagnes et fleuves, villes et monuments, fleurs et animaux. Humboldt est célébré en Amérique latine comme l’Aristote des temps modernes non seulement parce qu’il était, au sens propre du terme, un grand savant, mais parce qu’il a réfuté les préjugés des écrits de Buffon sur « l’immaturité » des peuples du Nouveau Continent, dénonçant farouchement la prédation minière, l’exploitation coloniale et l’esclavage. Non, les habitants créoles, espagnols, métis, indien, noirs ou mulâtres ne sont inférieurs aux Européens ni en force physique, ni en énergie morale ! D’où ses doutes sur le déterminisme physique des milieux, une idée majeure qui sera reprise au XXe siècle.

Alexandre de Humboldt, l’un des premiers topophiles 1/2
Portrait d'Alexander von Humboldt, 1806 // Friedrich Georg Weitsch / Wikimedia Commons / Topophile

Une pensée complexe, une formation complète

Dans l’invention de la nature telle que nous la lisons aujourd’hui, Humboldt a été le principal maillon entre les Lumières dont il était imprégné et le romantisme dont la sensibilité à l’espace géographique passait par ses émotions et ses sentiments. Après un premier inventaire de la nature au XVIIIe siècle avec Linné, Buffon et leurs collections de végétaux et d’animaux enfin passés au fil de la nomenclature, au moment où la science moderne jette ses premiers jalons, on a, avec Humboldt, changé d’échelle en passant du cabinet de curiosités au musée d’histoire naturelle. Les frontières entre arts et sciences sont devenues plus poreuses, les artistes portent de nouvelles questions auprès de publics nouveaux. Car la pression sur les milieux naturels ne cesse de s’amplifier comme s’en plaignait Lamarck : « On dirait que l’homme est destiné à s’exterminer lui-même après avoir rendu le globe inhabitable » (1). De cette destruction de la nature, naîtra ce que Haeckel appellera l’écologie en 1866, sept ans après la parution de ce livre révolutionnaire que fut L’Origine des espèces de Charles Darwin l’année de la mort de Humboldt, lui-même auteur d’une somme énorme qui résumait toute sa compréhension du monde : Cosmos dont la parution des cinq volumes avait débuté en 1845.

Ce que nous appelons la nature a donc bien été construit par la science. Il fallait toute l’intelligence et les talents d’Alexandre de Humboldt pour mettre en œuvre le premier ce lien entre les milieux, les événements lents, d’échelle de temps géologique comme la formation de la Terre d’un côté et, de l’autre, les épisodes climatiques d’échelle humaine, telles la fonte des glaciers, les inondations, les sécheresses, la dégradation de la biodiversité, l’érosion des sols, etc. Mais Humboldt a surtout vécu au moment où naît la biologie avec, notamment, Lamarck et Treviranus, la paléontologie avec Cuvier, la chimie organique avec Müller, Liebig, la physiologie avec Claude Bernard, la biologie cellulaire avec Schwann, la géologie avec Lyell, l’anthropologie avec Broca et, finalement, l’écologie auquel il a beaucoup contribué avec Haeckel, Marsh, Thoreau. Avec une telle cohorte de savants, la science devient alors la plus haute forme de vérité accessible aux humains.

Précisons qu’Alexandre de Humboldt et son frère Guillaume, tôt orphelins de père, ont reçu une éducation de qualité, fréquentant des illustres comme Goethe, des académiciens comme Markus Herz, des médecins à Berlin. Toutefois, peu porté sur les études, Alexandre nourrit son imagination des récits de découverte de l’époque, de Bougainville, Carteret, Wallis, La Condamine, rencontrant même Cook à Londres. Très tôt, il fait preuve d’une curiosité insatiable, s’intéresse à la peinture de Hodges sur le sud-est asiatique, mais aussi lors de son voyage en Angleterre – il a alors vingt-et-un ans –, prenant des notes à Bristol sur le port spécialisé dans le coton et la bière, s’insurgeant contre les injustices et célébrant la Révolution française le jour même de la fête de la Fédération le 14 juillet 1790 au Champ-de-Mars à Paris. Suivant les cours de l’école de commerce de Hambourg pour faire plaisir à sa mère, il se réoriente vite vers la géologie à l’académie de Freiberg avec le grand Werner, assimilant tout le bagage qu’il faut en quelques mois avant d’être nommé au département des mines de Berlin. Voilà l’occasion pour lui d’appliquer ses connaissances en minéralogie dans les mines de l’Erzgebirge en cherchant de l’or, du fer, du cobalt, de l’antimoine. Il en profite pour se former en topographie, botanique, électricité, chimie et paléontologie pour son premier mémoire sur la physiologie des plantes, dans lequel il s’interroge sur les mousses et lichens croissant sans lumière solaire. Effondré par l’ignorance des mineurs incapables de distinguer les moindres différences entre les roches qu’ils extraient, Humboldt devenu entre temps ingénieur en chef, monte les premiers centres de formation professionnelle jamais créés. Et voulant protéger les mineurs des coups de grisou, il invente un respirateur et des lampes de sûreté pour améliorer leurs conditions de travail. Il est passionné par le magnétisme terrestre lorsqu’il découvre une serpentine à la polarité opposée à celle de la Terre. Dans les Alpes autrichiennes, il mène de longues excursions géologiques, se forme en astronomie, relevant les longitudes, observant les astres la nuit dans le Tyrol enneigé. Il apprend déjà à se mouvoir sur l’océan, dans les forêts tropicales qu’il a déjà l’intention d’explorer.

Le voilà prêt à s’embarquer pour une expédition lointaine, désormais que sa mère a succombé à un cancer, le délivrant de ses dernières attaches familiales. Lesté d’un copieux héritage, il rêve d’étudier les volcans italiens, les forêts tropicales, les océans lointains, les fleuves mystérieux… À Paris, il entre dans le cercle des Chaptal, Vauquelin, Thénard, Fourcroy, Jussieu, Lamarck, Cuvier, Delambre, Laplace, Borda. Bougainville, âgé de soixante-dix ans, lui offre de faire partie d’une expédition prévue au pôle Sud pour cinq ans, mission reprise par Baudin qui voit très grand, de la Patagonie à la Californie, l’Océanie et Madagascar, l’Afrique occidentale, un projet qui avorte du fait de la guerre avec l’Autriche.

Tamaca palms / Frederic Edwin Church / Wikimedia Commons / Topophile

Vers un changement de paradigme

On doit aujourd’hui mesurer le temps, le courage et l’imagination de ceux qui voulaient sortir de la fascination qu’exerce la nature par des origines très lointaines. Certes, les artistes, les aventuriers, les marchands et les princes avaient déjà travaillé à dépasser les prodiges de la nature vus comme une énigme où se logeait le divin. Mais le changement de paradigme va passer, pour Humboldt, par une mise à l’écart de l’érudit au profit du savant entouré des animaux et des plantes, des roches et des montagnes, des océans et des fleuves vus à travers de nouveaux instruments d’observation. Le théâtre de la nature représenté abondamment dans l’art, magnifié par le romantisme naissant, depuis les jardins, les thématiques du déluge et du paradis, s’enrichit alors de fleurs, d’insectes, de volatiles, de reptiles, de monstres comme les dragons, de coquillages, de minéraux et de coraux, et de tout un catalogue qui a pris de l’ampleur avec les conquêtes coloniales en milieu tropical. Dans les demeures princières, les intérieurs sont peints comme des extérieurs et dans les jardins, des salles de fraîcheur, des volières recomposent le monde naturel en une forme de nature artificielle. Nautiles, œufs d’autruche, cornes de rhinocéros, dents de narval, tout peut devenir un reliquaire dévoilant une possession incertaine du monde. Les centaines d’outils nouveaux maniés par les savants dans leurs laboratoires ouvrent de nouveaux horizons qui mènent sur les volcans et jusque dans les forêts tropicales.

Ce monde-là, il va falloir le comprendre après l’avoir décrit. Avec les outils que possède Humboldt, même s’il s’attaque à une muraille, le jeune homme y va avec l’ardeur des combattants contre l’obscurantisme dont les religions sont les figures les plus ardues.

Ces horizons sont ouverts à la fois dans un désir de curiosité scientifique du monde et de conquête coloniale que l’affairisme naissant des banquiers attise auprès des princes. Les circumnavigations avaient repris avec la paix maritime du traité de Paris signé en 1763 et la perte de colonies américaines pour les Français et les Anglais. Les rois encouragent près d’une dizaine d’expéditions dans le Pacifique qui perd une part de son intérêt lors du deuxième voyage de Cook, entre 1772 et 1775, visant à démontrer que le continent austral est sous les glaces, donc inaccessible. Cela étant, le Pacifique reste à découvrir et cartographier ainsi que de nombreuses terrae incognitae en Sibérie, Amérique du Nord et… Amérique équinoxiale qu’Alexandre de Humboldt va parcourir entre 1799 et 1804. Mieux, il va les insérer dans une nouvelle physique du globe révolutionnant la manière de penser la planète Terre, intégrant partiellement les océans dont la circulation superficielle commence à dévoiler ses secrets au large des côtes péruviennes et équatoriennes.

Le grand voyage (1799-1804)

Pour bâtir de quoi réaliser ses rêves, Alexandre de Humboldt a croisé sa destinée à celle d’un étudiant en médecine de vingt-cinq ans à l’hôtel Boston, rue Jacob, ancien marin, très solide en botanique et zoologie. Aimé Bonpland est emballé par l’entrain et les connaissances du jeune Berlinois et rêvait aussi d’une expédition au loin. Mais tous deux doivent renoncer à celle que prépare Nicolas Baudin dans le Pacifique, à celle que Bonaparte organise en Égypte. Déterminés, ils parviennent à convaincre le roi d’Espagne Charles V de les laisser s’aventurer en Amérique méridionale où ils trouveront, pense le monarque forcément intéressé, des minerais précieux dans ces territoires inexplorés. Matériellement, le pactole de l’héritage maternel de Humboldt lui permet d’assurer les frais du voyage. Quittant en juin 1799 l’Europe de nuit à La Corogne pour éviter les surveillances anglaises, le Pizzaro appareille aux Canaries sur l’île de Ténériffe où Humboldt veut gravir le volcan du Teide, voir le dragonnier millénaire dont il avait aperçu un spécimen au Jardin botanique de Berlin avant de profiter des nuits sur l’Atlantique pour examiner les étoiles, ces constellations australes dont le Centaure et le Loup qu’ils n’ont encore jamais vues. À Cumaná, sur la côte américaine, après quarante-et-un jours d’une traversée qui les enchante, ils accostent forcés par une épidémie de typhus sur la corvette, confrontés d’emblée aux Indiens dont l’allure – des « statues de bronze » - les étonne. Ils ne savent pas où donner de la tête sur cette « terre bénie », écrit Humboldt à son frère : « Nous courons dans tous les sens comme des imbéciles » et Bonpland craignait « la folie si ces merveilles ne s’arrêtaient pas bientôt ».

Ils préparent minutieusement le plan de leur expédition, se renseignent sur les missions, fulminent contre l’esclavage sur la grande place de Cumaná où débarquent des bateaux négriers des jeunes Africains âgés de quinze à vingt ans. Ils visitent la grotte du Guacharo, collectionnent les premiers spécimens d’orchidées, d’oxalides et sont subjugués, une nuit, pendant plusieurs heures, par une pluie de météores. Ils envisagent un parcours de 3000 kilomètres dont les deux-tiers en canot, entre l’Apure, les llanos, vastes steppes au sud de Caracas, l’Orénoque jusqu’au rio Negro pour rejoindre le Casiquiare, canal naturel qui relie ce bassin-versant à celui de l’Amazone.

El rio de Luz, de Frederic Edwin Church (1877) / National Gallery of Art / Corcoran Collection (Gift of the Avalon Foundation)

Le père du changement climatique

Lorsqu’ils abordent le lac Valencia, toute la science de ces naturalistes à peine trentenaires éclate dans sa complexité. Car le lac, avertissent les habitants, est en train de disparaître, sa longueur diminue d’une quinzaine de kilomètres en deux siècles. Mesurant, scrutant le fond du lac, comparant avec l’évaporation des rivières, des lacs de France et des Antilles, découvrant des sables fins sur des îles autrefois submergées, Humboldt en conclut que c’est la déforestation des terres voisines, l’utilisation des affluents pour l’irrigation et la pauvreté des sols privés de ce qu’on appelle aujourd’hui la « zone critique » qui explique ce micro-changement climatique, repéré dans d’autres parcelles des colons. Le naturaliste savait que dix ans auparavant, les versants des montagnes cernant le lac étaient boisés. « Tout est lié », soutient Humboldt qui met en lumière la possibilité d’un changement climatique provoqué par les humains : « Lorsqu’on détruit les forêts comme les colons européens le font partout en Amérique avec une imprudente précipitation, les sources tarissent, les lits des rivières restent à sec pendant une partie de l’année, deviennent des torrents en cas d’averses sur la croupe des montagnes où le gazon et les mousses ont disparu, ne retenant plus les eaux pluviales. Au lieu d’augmenter lentement le niveau des rivières par des filtrations progressives, elles sillonnent à l’époque des grandes ondées, le flanc des collines, entraînant les terres éboulées, et forment ces crues subites qui dévastent les campagnes ». Où que ce soit dans le monde, soutient Humboldt, les activités humaines vont affecter les générations futures de manière « incalculable ». Il explique le rôle fondamental de la forêt dans les écosystèmes, son rôle dans la régulation du climat. Il est le premier à évoquer le rôle des arbres dans l’émission d’oxygène.

Le dur travail des explorateurs

Le peintre Eduard Ender donne à voir ce que sont concrètement ces expéditions en représentant un bivouac sur l’Orénoque avec Alexandre de Humboldt et Aimé Bonpland. L’encombrement de spécimens et d’instruments montre le niveau d’exigence scientifique que se donnent les explorateurs de l’époque : examiner à la loupe, classer et ranger les plantes, transcrire dans des carnets leurs journaux de marche et de botanique, les multiples calculs de densité, salinité, température de l’air et de l’eau, en sus de relevés astronomiques et géodésiques. Le curare, le caoutchouc, les anguilles électriques, les minéraux… tout est analysé, expliqué pour des usages futurs, consigné dans des herbiers, décrit lorsqu’il s’agit d’animaux impossibles à conserver ou transporter, empaqueté dans le cas des minéraux, le tout en plusieurs exemplaires pour être envoyés en Europe sur des bateaux empruntant des routes différentes.

Alexander Von Humboldt et Aimé Bonpland dans la jungle // Eduard Ender, vers 1850 / Berlin-Brandeburgische Akademie Der Wissenschaften

La forêt et ses entrailles

Ainsi dans la sylve, pendant six mois, ils vont dresser la première carte de la zone après avoir parcouru les llanos, steppe vaste comme la France où paissent un million de bovins et des centaines de milliers de chevaux, sans enclos, plus ou moins abandonnés par des hommes de couleur qui tentent de les contrôler. Le mercure grimpe à 50°C et l’eau n’est pas potable. Ils assistent à la pêche spectaculaire des gymnotes, fameuses anguilles piégées après avoir électrocuté des chevaux. Sur le rio Apure et l’Orénoque, dans leur longue pirogue, croisant quelques Indiens, missionnaires et créoles, ils collectionneront des milliers de plantes inconnues en Europe et des dizaines d’animaux sans se plaindre des mille tracas, moustiques (« de six heures du matin à cinq heures du soir »), jaguars et caïmans qui leur mènent la vie dure. Alexandre écrira : « Je doute qu’il y ait un pays sur terre où l’homme soit exposé à de plus cruels tourments dans la saison des pluies ».

Les onze jours qu’ils passent sur le canal du Casiquiare sont une victoire sur les éléments tant la désolation prévaut depuis la pirogue qui avance très lentement à contre-courant. Pourtant, les histoires de cannibalisme, l’ignorance des Indiens qu’ils rencontrent sur leur milieu, la férocité des mosquitos, rien n’entame leur enthousiasme, pas même le jaguar qui dévore leur chien. Ils tentent de comprendre les principes du curare dont usent les Indiens au bout de leurs flèches, ils questionnent les Otomaques qui trompent la faim avec des boulettes d’argile et ont bien du mal à éviter que l’humidité ne ronge leurs spécimens.

Au retour, le vrai travail commence et, parfois, n’aboutit pas. Sans compter ce qui a été perdu, volé, abîmé, capturé et vendu aux enchères par des indélicats. Mais avec près de six mille espèces de plantes dont trois mille six cents inconnues, tout comme des spécimens d’animaux et des fossiles, l’expédition d’Alexandre de Humboldt et d’Aimé Bonpland est une manne. Ce n’est pas tout. Humboldt insiste sur l’émotion que suscite en lui l’habiter dans des régions « exotiques » : « Nous sommes ici [écrit-il à son frère Guillaume] dans le pays le plus divin et le plus riche. Plantes merveilleuses, gymnotes, tigres, armadilles, singes, perroquets (…) Quels arbres ! Des cocotiers de 50 à 60 pieds de haut […], des bananiers et une masse d’arbres avec des feuilles monstres et des fleurs parfumées de la grandeur de la main, dont nous ne savons rien (…). Combien sont nombreuses aussi les plantes plus petites non encore observées ! et quelles couleurs possèdent les oiseaux, les poissons et même les écrevisses (bleu de ciel et jaune) ! » (2) Humboldt n’aura de cesse de vanter les paysages qui le fascinent et le stimulent dans sa recherche.

Texte de Gilles Fumey, illustré par Moé Muramatsu.

À lire

Gilles Fumey, Alexandre de Humboldt, l’eau et le feu, édition Double Ligne, 2022.

Alexandre de Humboldt, Steppes et déserts, Présentation par Gilles Fumey et Jérome Gaillardet, « Les pionniers de l’écologie », Le Pommier, 2020.

Alexandre de Humboldt, De l’Onéroque au Cajamarca, Présentation par Gilles Fumey et Jérome Gaillardet, « Les pionniers de l’écologie », Le Pommier, 2021.

Notes

(1) Lamarck (1817), « Homme », Nouveau dictionnaire d’histoire naturelle.

(2) Lettres américaines d’Alexandre de Humboldt (1798-1807), éd. par E.-T. Hamy, Paris, Guilmoto, 1905.