Rendez-vous

11/04/2022

09:00 20:00

Habiter le temporaire. Créer et chercher en condition métropolitaine

Colloque

Rennes

2022-04-11 09:00 2022-04-11 20:00 Europe/Paris Habiter le temporaire. Créer et chercher en condition métropolitaine Université Rennes 2, CAPS, WAAARG Le temporaire comme condition urbaine/métropolitaine Non-lieu, ville liquide, ville générique : la métropole actuelle et les espaces urbains qui en sont constitutifs posent des conditions de vie, de création et de recherche singulières. Celles-ci sont fortement dépendantes des enjeux urbains, sociaux, économiques et politiques constitutifs de sa construction et de son fonctionnement. Plus concrètement, les dynamiques de transformations permanentes (grand projet urbain, rénovation urbaine, recyclage du foncier) à l’œuvre dans les métropoles créent des phénomènes de précarité, de tensions sociales, de mobilités subies... Ce qui réunit ces espaces en projet/transformation, c’est leur dimension intrinsèquement temporaire. C’est à ce titre qu’il semble que la dimension de temporaire permanent constitue le caractère dominant de la condition métropolitaine contemporaine. Souvent valorisés par les acteurs publics et privés, dans le champ de l’art et de l’urbanisme, la question et les formes du temporaire, comme celle des modes d’occupation qui s’y associent et sont développées par les artistes et collectifs pluridisciplinaires, ne cessent de gagner en visibilité : lieu d’urbanisme transitoire, résidence d’artiste dans des territoires en transformation, urbanisme culturel, aménagement temporaire d’espace public, programmation événementielle pour la concertation des habitants. Depuis plusieurs décennies, nombre de chercheurs et acteurs de la société civile critiquent la précarisation que ce temporaire engendre pour les occupants, la gentrification qu’il implique et l’instrumentalisation qui peut être faite de ce type d’initiatives « alternatives » (Pattaroni, 2020 ; Piraud, 2020) associé aujourd’hui au champ d’urbanisme transitoire. Mais en regard, on constate que ces logiques du temporaire et du transitoire stimulent un ensemble de contre-pratiques, de recherche d’alternatives et de formes de résistance, auquel artistes et chercheurs participent. Certains s’engagent par exemple dans l’émergence de nouveaux lieux, via des dynamiques collectives de recherche et de création ancrée sur le terrain mais déployant des rapports institutionnels et politiques différents : tiers-lieux, art/run/space, collectif citoyen pluridisciplinaire, recherche-action... Chacun revendiquant un nécessaire ancrage au sein de la métropole, d’autres assumant cette condition du temporaire. Cette tendance à l’institutionnalisation du temporaire dans le champ de l’art et de l’urbanisme notamment, conduit à la nécessité d’interroger la pertinence mais également les limites de certaines de ces initiatives : instrumentalisation politique, difficulté voire incapacité à marquer de manière pérenne les lieux, événementialisation des dynamiques de création... Entraînant parfois un désamorçage critique, ces limites n’en sont parfois pas moins régulièrement débordées par les dynamiques informelles et les mouvements que peuvent engager ce type de lieu et d’activité. Trois régimes de recherche (&) création face au temporaire Dès lors, la dimension « temporaire » devient parfois constitutive et constituante d’approches de recherche et de création différentes, posant des enjeux éthiques et épistémologiques parfois antagonistes. Trois « régimes » (Stock) sont en particulier observables qui permettent de couvrir un panorama de pratiques tout en structurant un exercice comparatif : habiter, occuper et résider. Du fait de cette appréhension du temporaire, chacun de ces régimes instaure en effet des rapports différents à l’activité et au lieu comme espace d’inscription et de déploiement. L’habiter est ici entendu dans son acception classique : un régime qui engage le temps long, l’ancrage local et la quotidienneté. L’occupation instaure un rapport de rupture et d’indéfinition, une portée instituante singulière. Enfin, la résidence, qui renvoie aussi à un dispositif institutionnel, induit une présence temporaire et singulière aux lieux. Ces trois régimes déclinent différentes manières de faire « en habitant(s) » – entendu comme nom et participe présent -, que cette journée d’études propose de décrire, afin d’explorer certains des enjeux éthiques, épistémologiques et théoriques qu’ouvre cet impact du temporaire. Au travers de regards critiques et de dialogues entre artistes, acteurs engagés et chercheurs, cette journée d’études se propose de cerner ce qui lie et différencie des formes qui toutes revendiquent un rapport « situé » aux territoires et lieux de recherche et création. Il s’agit ainsi d’observer ce qui constitue peut-être une nouvelle posture de recherche et création, tout autant qu’une stratégie d’action (politique ?) face à la condition métropolitaine actuelle. Ecole CAPS, Bois Perrin, Rue du Bois Perrrin, Rennes Université Rennes 2, CAPS, WAAARG Habiter le temporaire. Créer et chercher en condition métropolitaine

Université Rennes 2, CAPS, WAAARG

Ecole CAPS, Bois Perrin, Rue du Bois Perrrin, Rennes

 

Le temporaire comme condition urbaine/métropolitaine
Non-lieu, ville liquide, ville générique : la métropole actuelle et les espaces urbains qui en sont constitutifs posent des conditions de vie, de création et de recherche singulières. Celles-ci sont fortement dépendantes des enjeux urbains, sociaux, économiques et politiques constitutifs de sa construction et de son fonctionnement. Plus concrètement, les dynamiques de transformations permanentes (grand projet urbain, rénovation urbaine, recyclage du foncier) à l’œuvre dans les métropoles créent des phénomènes de précarité, de tensions sociales, de mobilités subies... Ce qui réunit ces espaces en projet/transformation, c’est leur dimension intrinsèquement temporaire. C’est à ce titre qu’il semble que la dimension de temporaire permanent constitue le caractère dominant de la condition métropolitaine contemporaine.
Souvent valorisés par les acteurs publics et privés, dans le champ de l’art et de l’urbanisme, la question et les formes du temporaire, comme celle des modes d’occupation qui s’y associent et sont développées par les artistes et collectifs pluridisciplinaires, ne cessent de gagner en visibilité : lieu d’urbanisme transitoire, résidence d’artiste dans des territoires en transformation, urbanisme culturel, aménagement temporaire d’espace public, programmation événementielle pour la concertation des habitants.
Depuis plusieurs décennies, nombre de chercheurs et acteurs de la société civile critiquent la précarisation que ce temporaire engendre pour les occupants, la gentrification qu’il implique et l’instrumentalisation qui peut être faite de ce type d’initiatives « alternatives » (Pattaroni, 2020 ; Piraud, 2020) associé aujourd’hui au champ d’urbanisme transitoire. Mais en regard, on constate que ces logiques du temporaire et du transitoire stimulent un ensemble de contre-pratiques, de recherche d’alternatives et de formes de résistance, auquel artistes et chercheurs participent. Certains s’engagent par exemple dans l’émergence de nouveaux lieux, via des dynamiques collectives de recherche et de création ancrée sur le terrain mais déployant des rapports institutionnels et politiques différents : tiers-lieux, art/run/space, collectif citoyen pluridisciplinaire, recherche-action... Chacun revendiquant un nécessaire ancrage au sein de la métropole, d’autres assumant cette condition du temporaire.
Cette tendance à l’institutionnalisation du temporaire dans le champ de l’art et de l’urbanisme notamment, conduit à la nécessité d’interroger la pertinence mais également les limites de certaines de ces initiatives : instrumentalisation politique, difficulté voire incapacité à marquer de manière pérenne les lieux, événementialisation des dynamiques de création... Entraînant parfois un désamorçage critique, ces limites n’en sont parfois pas moins régulièrement débordées par les dynamiques informelles et les mouvements que peuvent engager ce type de lieu et d’activité.
Trois régimes de recherche (&) création face au temporaire

Dès lors, la dimension « temporaire » devient parfois constitutive et constituante d’approches de recherche et de création différentes, posant des enjeux éthiques et épistémologiques parfois antagonistes. Trois « régimes » (Stock) sont en particulier observables qui permettent de couvrir un panorama de pratiques tout en structurant un exercice comparatif : habiter, occuper et résider. Du fait de cette appréhension du temporaire, chacun de ces régimes instaure en effet des rapports différents à l’activité et au lieu comme espace d’inscription et de déploiement. L’habiter est ici entendu dans son acception classique : un régime qui engage le temps long, l’ancrage local et la quotidienneté. L’occupation instaure un rapport de rupture et d’indéfinition, une portée instituante singulière. Enfin, la résidence, qui renvoie aussi à un dispositif institutionnel, induit une présence temporaire et singulière aux lieux.
Ces trois régimes déclinent différentes manières de faire « en habitant(s) » – entendu comme nom et participe présent -, que cette journée d’études propose de décrire, afin d’explorer certains des enjeux éthiques, épistémologiques et théoriques qu’ouvre cet impact du temporaire. Au travers de regards critiques et de dialogues entre artistes, acteurs engagés et chercheurs, cette journée d’études se propose de cerner ce qui lie et différencie des formes qui toutes revendiquent un rapport « situé » aux territoires et lieux de recherche et création. Il s’agit ainsi d’observer ce qui constitue peut-être une nouvelle posture de recherche et création, tout autant qu’une stratégie d’action (politique ?) face à la condition métropolitaine actuelle.