Introduction
Le confinement généralisé et la contamination d'une partie de la population mondiale au COVID-19 ne doit pas nous faire oublier une autre contamination, celle de lieux, de territoires victimes de l'activité humaine. En quelques décennies, les industries chimiques, minières ou nucléaires ont rendu des millions de mètres carrés impropres à la vie. La pollution a provoqué l’effondrement des espèces, elle tue chaque année prématurément 7 millions de personnes dans le monde selon les Nations Unis.
L'ouvrage de Samuel Bollendorff Contaminations paru en octobre dernier nous met face à cette glaçante réalité. Pendant un an, l’auteur a photographié sept pays ravagés par la pollution industrielle : Les sables bitumineux de l’Alberta, le site d’une usine chimique de Monsanto en Alabama, les boues fortement polluées du Rio Doce au Brésil, les décharges de déchets chimiques neurotoxiques à Dzerjinsk en Russie ou à Naples en Italie, les forêts radioactives de Fukushima au Japon, et le plastique dans l’ensemble des océans.
Ce livre donne la nausée ou l'envie de pleurer. Les photographies superbes ou tragiques de ces lieux ont comme pendants les témoignages bouleversants. « Des enfants qui naissent sans yeux, des poissons déformés, des mafieux qui trafiquent des déchets nucléaires »…
Ces photographies, ces récits sont aussi le revers de notre confort moderne. « Nos déchets sont partout, contaminant les terres, les eaux, les airs. Nos océans immenses sont souillés jusqu’en Arctique, des milliers de tonnes de déchets polluent déjà l’espace. Continuer c’est être aveugle, ces histoires sont les nôtres », écrit l’auteur.
Samuel Bollendorff, Contaminations, E/P/A, 2019, 176 pages, 24,95 euros.
Site de Samuel Bollendorff