Nouvelles de nulle part

Dans le projet urbain, consentir à l’incertitude

Zoé de Soyres | 25 octobre 2024

Introduction

Quoi de plus précaire qu’une certitude ? De crise en crise, les incertitudes s’imposent durablement et redessinent la manière dont les sociétés humaines assoient leurs rapports au monde. Le projet urbain, carrefour des changements et espace structuré de rencontres hasardeuses, est donc un fascinant objet d’étude. L’incertitude est le plus souvent reléguée hors cadre d’action, considérée comme un élément compromettant du projet. Mais alors qu’elle n’est plus une variable, qu’en serait-il d’un projet intégrant l’incertitude comme une composante à part entière, voire un principe directeur ?

Le projet de Bongraine, à Aytré, à côté de la Rochelle, expérimente des méthodes qui aménagent l’incertitude en espace d’action volontaire. Cet écrit découle d’une recherche en philosophie et sociologie urbaine au sujet de la relation de ces maîtrises d'œuvre et d’ouvrage à l’incertitude dans le cadre de l’aménagement de cette ZAC de 35 hectares. Les 800 logements programmés ne sont pas encore sortis de terre. La faune et la flore reprennent leurs droits après les lourds chantiers de dépollution de cette ancienne friche ferroviaire. À l’aide d’enquêtes de terrain sur plusieurs mois, ainsi que de l’entretien de nombreuses parties prenantes (architectes, écologues, aménageu·euses, riverain·es, habitant·es…), nous avons tenté de cartographier leurs certitudes et incertitudes. Comment l’intégration de l’incertitude, lorsqu’elle est volontaire, modifie-t-elle radicalement le projet urbain et son organisation ? Comment peut-elle être un levier pour des changements durables et une augmentation du pouvoir d’agir ? En quoi consentir à l’incertitude peut-il être une réponse aux bouleversements environnementaux ?

Dans le projet urbain, consentir à l'incertitude
La friche a d’abord été un terrain agricole, où se cultivait le « bon grain ». Elle a ensuite été occupée par l’activité ferroviaire, laissant une importante pollution au mâchefer. Lors des travaux de dépollution, il a été décidé de confiner la terre sur site sous forme de merlons. // OLM / Topophile

Définir l’incertitude

Définir l’incertitude, tentative de contours et de contenance

En conception et réalisation, les imprévus sont inévitables. Aussi l’incertitude est-elle un sujet largement abordé dans le champ de l’urbanisme. Mais qu’entend-on exactement par ce concept aux contours imprécis ? L’incertitude, selon une définition brève mais incommode, c’est « savoir qu’on ne sait pas » [1]. La métaphore de l’océan [2] peut en revanche en faire une notion opérante : l’incertitude s’impose comme un océan, sur lequel nous naviguons tant bien que mal en trouvant ponctuellement du repos sur des îles de certitudes. Ces dernières voient néanmoins leur trait de côte reculer du fait d’aléas successifs, comme la crise de la promotion immobilière ou l’effondrement de la biodiversité. L’océan s’agite souvent sous le coup d’inquiétudes : l’économie de projet va-t-elle s’équilibrer ? Les espèces délogées par les constructions retrouveront-elles vite un habitat ? Les équipes auront-elles de l’énergie à donner dans la durée ? Est-ce que les logements vont seulement se vendre ? Autant d’incertitudes qui, formulées en entretien seul·e à seul·e, sonnent comme des craintes ou des contraintes.

Cartographie des certitudes et incertitudes auprès des enquêté·es (MOA et MOE) et émotions associées. // Zoé de Soyres / Topophile

Dans la littérature scientifique, la relation à l’incertitude est en effet associée à une menace. Elle est un aléa potentiel, auquel les sociétés sont vulnérables. En sciences cognitives par exemple, l’incertitude rend les individus plus pessimistes, plus stressés et court-termistes : au regard des crises cumulées à venir, voici un constat peu satisfaisant. En sociologie en revanche, la zone d’incertitude est un espace où se jouent des rapports de pouvoir et des dynamiques collectives. Enfin, en philosophie, les phénoménologues évoquent davantage une « sagesse de l’incertitude » [3]. Subie, choisie, ou réfléchie : c’est dans cet exercice de situation que se dessinent les relations à l’incertain.

Faire de l’incertitude un outil

Faire de l’incertitude un outil : retracer le processus de volonté

Si nous voulons continuer à aménager des espaces pour habiter, il nous faut donc décider d’autres modes de faire. Ce principe étant posé, le projet de Bongraine ne cherche pas à confiner l’incertitude, mais plutôt à considérer la façon dont elle modifie les rapports à soi, aux autres, au monde, et comment nous pouvons nous y mouvoir. L’incertitude en urbanisme invite à consentir à ce qui désormais nous limite et nous permet, dans une perspective de coopération et de résilience, lesquelles ne se décrètent pas mais s’organisent.

Au sein des maîtrises d’œuvre et d’ouvrage, le processus de volonté s’articule autour d’une intention, fil directeur de l’acte d’aménager. // Claire Roullet Sureau / Topophile

Dans la fièvre collective qui tergiverse à l’action, nous proposons ici de retracer le chemin des volontés posées par les écrits de Ricœur. La volonté n’est pas le désir, elle n’est pas non plus le choix. Elle est une progressive adhésion de l’être vers la nécessité. Ce que permet l’analyse par le concept de volonté, c’est de comprendre, étape par étape, où se situent les décisions, les mouvements, et les consentements.

Apprivoiser le doute

Décider l’incertitude : apprivoiser le doute

Au sein du projet de Bongraine, l’incertitude se décide par sa présence dans les dialogues. Elle existe grâce à la « transparence » au sein du groupement, au moyen de nombreux échanges et d’outils comme le travail à bilan ouvert. Cette transparence appelle à la clairvoyance vis-à-vis de ses propres doutes, qui plutôt que d’être vus comme des sources de vulnérabilités, sont des potentiels de partage et de progression collective. Ces outils sont notamment permis par la méthode de l’accompagnement des changements, qui guide une partie des travaux de la maîtrise d'œuvre.

« Je ne connais pas beaucoup de maîtrises d'ouvrage qui nous font part de leurs motivations profondes, de leurs contradictions, de leurs doutes. En réalité, au sein d’une maîtrise d'ouvrage il y a toujours des rapports de force, des relations de pouvoir et d'argent. À Bongraine, il y a un moment où le nombre d'échanges, la quantité et la qualité d'échanges permet d’aller au-delà de ça. » – Paysagiste concepteur

Une fois par an a lieu la Bonne Semaine de Bongraine : cinq jours de chantiers participatifs et de réunion de travail sur site. // Zoé de Soyres / Topophile

Au sein du projet, des espace-temps rituels sont dédiés au doute, ce qui n’est pas sans susciter des résistances au sein du groupement :

« Je pense qu'il est terrifiant de remettre de l'utopie dans quelque chose qui est purement technique : redonner du sens, ça fait peur. J’ai moi-même parfois tendance à avoir de la pudeur par rapport à ça. En effet, quand on commence à mettre des valeurs et de l'ambition, cela signifie qu'on s'engage à essayer d'aller en ce sens alors que c'est très compliqué à atteindre. » – Aménageur

Le fait de rendre visible les doutes, les besoins, les fragilités de l’économie de projet, c’est une manière d’accorder du crédit à la vulnérabilité. Or, dans des sphères où la croissance et la performance font autorité, ces sujets ne sont pas toujours les bienvenus. La conjuration de l’incertitude, c’est aussi le rejet de ce qui est considéré comme minoritaire, insaisissable, menaçant.

Les difficultés à mettre en place des changements d’ordre technique en aménagement sont nombreuses, et source d’incertitude. Dans la méthode de l’accompagnement des changements, la métaphore de l’iceberg est souvent mobilisée pour expliquer qu’une expertise technique n’est opérante qu’avec un accompagnement humain pour faire advenir des changements. // Zoé de Soyres / Topophile

Se mouvoir dans l’incertitude

Se mouvoir dans l’incertitude : redéfinir les relations de pouvoir

« Qui ne réalise pas n’a pas encore vraiment voulu », nous dit Ricœur. La mise en mouvement dans le monde réel représente la seconde étape du vouloir. Parmi les changements notables à Bongraine figurent le fait d’encourager autant la participation et la coopération, par des méthodes poussées et engageantes. Les enquêté·es mentionnent également le fait d’accorder droit de cité aux non-expert.es, voire aux non-humains. Ce qui implique ces changements, c’est d’intégrer des paramètres vivants dans le fond comme dans la forme du projet. 

« Là, on regarde avant tout le socle vivant, le socle capable du projet, c'est-à-dire tout ce qui est existant, tout ce qui est là. Ce qui est déjà là, ce sont les espèces protégées, ce qu’il y a dans la terre. On compose déjà avec ça, et ensuite on vient mettre le programme, puis les routes. Je pense que ça change la donne parce qu’on n'est pas dans l'urgence de dessiner un projet qui fonctionne, on est dans l'urgence de dessiner un projet qui soit juste. » – Architecte

Bongraine est déjà un site approprié par les futur·es habitant·es et les riverain·es, qui s’occupent du jardin, du kiosque, et bientôt de la maison de Bongraine. // Zoé de Soyres / Topophile

Un exemple significatif de cette volonté est la place accordée à l’ambition participative, mais aussi écologique : le site accueille des espèces protégées, dont la prise en compte bouleverse la méthodologie de projet. Le rythme du vivant est fluctuant et imprévisible, ce qui vient remettre en cause le calendrier, les équipes et compétences mobilisées, ainsi que les ressources financières. Par exemple, le mandat de la maîtrise d'œuvre a été accordé à l’écologie urbaine, et non à la conception, et un poste d’écologue, parfois à temps plein sur le projet, a été créé au sein de la collectivité.

« En fait, je crois qu'il y a un vrai problème d'échelle temporelle. Je pense que si les humains vivaient 300 ans, on n'aurait plus du tout de problème. Je pense qu'il faudrait qu'on ait la durée de vie d'un arbre. (…) On pourrait caler notre calendrier opérationnel sur le rythme du vivant, et ne pas vouloir avoir des résultats dans un temps humain ». Mandataire de la maîtrise d’œuvre, spécialiste en écologie urbaine

Les autres formes de vies – invariant très variable – sont ici des présences légitimes. Dans les cahiers de prescription confiés aux opérateurs figurent les droits fondamentaux pour la faune et la flore locale, à savoir le droit de se déplacer, d’habiter et de se nourrir.

Après les travaux de dépollution, la faune et la flore se réinstallent progressivement. Des espaces sanctuarisés abritent les espèces protégées du site : l’Odontite et l’Azurée du Serpolet. // Alban Gilbert Photographe / Topophile

L’accueillance des lieux et des groupes renforce les liens entre habitants et professionnels. Ce climat rebat les cartes de la responsabilité, puisqu’elle s’incarne au travers d’une sympathie envers les parties prenantes. Les professionnel·les, dans leur travail, agissent en connaissance réelle et réciproque des habitant.es, chose peu courante en aménagement :

« Rencontrer tous ces habitants qui demandaient ‹ on va habiter où, avec quels voisins ? › m’a fait sentir le besoin de vraiment travailler pour eux. D'habitude tu ne vois pas pour qui tu travailles, tu as affaire avec un appartement, le numéro 53 ou le huitième étage. Là on voyait les gens, on voyait leurs enfants. » – Paysagiste concepteur

« Ma responsabilité s'incarne dans la relation que j'ai avec une personne en particulier. (…) Je me dis qu’un architecte qui dessine un logement ou un promoteur qui contrôle ses travaux, s’il sait qu’il travaille pour untel avec qui il a déjà pris un café, je suis persuadée qu'il ne travaille pas de la même manière. » – Aménageur

Cela s’inscrit dans une intention plus large : l’empathie, condition de la sympathie, est elle-même le socle de la coopération [4]. Dans ce triptyque où dialoguent le je, le tu et le il ricœuriens [5] se dessine la promotion d’un imaginaire politique plus égalitaire.

Dans son ouvrage « Soi-même comme un autre », Ricœur propose une « petite éthique » ou « éthique du souci » comme l’articulation permanente entre les pôles du « je, tu, il ». Le « souci », renvoyant aussi au « Sorge » de Heidegger, a été traduit par « care » en anglais : « prendre soin de ». // Zoé de Soyres / Topophile

Consentir à l’incertitude

Consentir à l’incertitude : convertir en soi l’hostilité du monde

Consentir est loin d’être une passivité, c’est même l’inverse : c’est l’effort d’un engagement, c’est « prendre le réel à plein corps pour y chercher son expression » [6].  Quelles perspectives de consentement dans le tumulte des transitions hostiles ?

Une première traduction pratique du consentement à la nécessité – « une situation toute faite dans laquelle je me découvre impliqué » [7] – se retrouve à Bongraine dans l’engageante démarche de sobriété. L’emploi effréné de ressources est remis en question face à la « tristesse du fini » [8] : l’équipe de maîtrise d'œuvre pose donc des limites matérielles. Parmi les règles d’or concernant les lots à bâtir figurent l’interdiction d’utiliser de la menuiserie PVC, la proscription du béton, et le moindre impact sur les sols. Cette manière de concevoir les structures techniques amène les enquêté.es à réfléchir aux structures humaines :

« Je me dis que la seule manière sérieuse de se préparer à absorber les coups, c'est de renforcer la cohésion des gens et des systèmes, c'est-à-dire concevoir les choses les plus robustes possibles, les moins complexes, les plus faciles à réparer, les plus low-tech. Voilà en ce qui concerne le plan matériel ; mais il s’agit surtout d'avoir ensuite des systèmes humains super calés pour que ça fonctionne. Face à un problème, je crois très fort que ce sont rarement les systèmes techniques qui permettent de le dépasser, mais l'inventivité humaine et la cohésion sociale. Je pense que c'est un chantier fondamental pour pouvoir affronter à peu près n'importe quoi. » – Mandataire de la maîtrise d’œuvre, spécialiste en écologie urbaine

De premières réalisations collectives sont à l’œuvre, incarnant les intentions de Bongraine. Un kiosque construit en chantier participatif et 100 % en réemploi a fait l’objet des principaux temps forts de la Bonne Semaine 2024. // Zoé de Soyres / Topophile

Une autre perspective pratique du consentement au regard des bouleversements à venir prend forme dans le soin et la maintenance.

« Je pense que les gens les plus résistants à cette incertitude sont aussi les plus résistants à l'idée de travailler ensemble, de se mettre à l'écoute, de faire preuve d’attention, de mettre la question du plaisir au centre du boulot, de perdre du temps à se parler et à se comprendre, de venir en réunion même s'ils n'ont rien à dire. » – Mandataire de la maîtrise d’œuvre, spécialiste en écologie urbaine

En attendant la sortie de terre des premiers logements, dont l’absence n’épargne pas les parties prenantes de l’océan des incertitudes, la permanence accueille les certitudes : des temps de construction collectives, d’ateliers, de réunions habitantes. L’aménageur y est présent au moins une fois par semaine, et elle sera bientôt pleinement gérée par l’Association des Communs de Bongraine. // Sonia Dinh / Topophile

Dans un environnement opportun comme hostile, dans lequel les incertitudes se multiplient, ce réagencement des priorités impacte également les structures et les contrats. La « méthode Bongraine », courte charte parmi lesquelles figure notamment le « soin des relations entre nous », est adjointe aux documents d’acte de vente.

« Cela donne corps à la méthode, qui fait partie des actes de vente, liant ainsi la maîtrise d’ouvrage aux lots immobiliers, donc toute l’équipe. Cette méthode Bongraine figure dans la règle n°1. Ce n’est pas contraignant, mais c’est là, dans un texte contractuel. » – Ingénieure urbaniste, mandataire de la maîtrise d’œuvre

Une des certitudes formulées par de nombreux·ses enquêté.es, c’est que cet état incertain, vivant et dynamique, est permanent. Ce qui le rend supportable, c'est la coexistence solidaire des êtres dans cet océan d'incertitudes. 

Pendant la Bonne Semaine ont lieu des moments de médiation ou de spectacles sur les enjeux d’aménagement territoriaux. La maîtrise d'œuvre compte dans son équipe une comédienne qui se veut être une traductrice entre les mondes. Voyante des territoires, elle tire les cartes aux lieux et pose des questions sur l’avenir de Bongraine. Elle facilite aussi le dialogue entre des mondes qui se parlent peu, en faisant émerger des « langages partagés » (Zepf M., 2004). // Claire Roullet Sureau / Topophile

Un choix politique

Une réponse immunitaire ou sensible à l’incertitude : un choix politique

Le terrain d’enquête qu’est Bongraine fait foi, dans l’incertitude, d’une grande capacité d’engagement écologique et participatif. Ses enquêté·es sont aussi politiquement sensibles aux rapports de pouvoir et à la destruction du vivant. En découlent une gouvernance participative, une gestion par l’accompagnement des changements, des choix qui répartissent le pouvoir et le concernement.

Dans une même situation d’incertitude, avec des intentions et des choix différents, on peut très bien imaginer un scénario inverse, qui ne renonce pas à la conduite mais continue à fonctionner par objectifs et par plans. Que pour mettre en œuvre cette conduite dans un climat toujours plus incertain, le pouvoir soit pris de façon a minima inégalitaire, voire illégitime, ou que la gestion, en climat d’incertitude, s’assortisse de choix arrêtés et sécuritaires. On peut aussi figurer que cette gestion révèle d’autant plus les inégalités sociales, recoupant les premières victimes des risques climatiques [9].

Comment est-ce que l’incertitude en vient à évoquer une menace ou une possibilité ? Selon Hartmut Rosa, « la résonance n’est pas un état émotionnel, elle est un mode de relation » [10]. Dans quels contextes est-ce que l’incertitude résonne [11], avec qui et avec quoi ? Ce qui est ici en question, c’est ce que l’incertitude croissante vient créer comme rapport au monde, et comme réaction des sociétés humaines. L’incertitude, cette nouvelle nécessité, est donc profondément politique.

// Florian Battezzati / Topophile

[1] Callon, M., Lascoumes, P., & Barthe, Y. (2001). Agir dans un monde incertain : essai sur la démocratie technique. Seuil.

[2] « La connaissance est une navigation dans un océan d'incertitudes à travers des archipels de certitudes. » Morin, E. (2022). Réveillons-nous ! Paris : Denoël.

[3] « Ne vous hâtez pas de juger ; cherchez d’abord à comprendre ! » Kundera, M. (1986). L’art du Roman. Gallimard.

[4] Hoffman, M. L. (1996). Empathy and moral development. The annual report of educational psychology in Japan.

[5] A propos de la petite éthique, aussi nommée « éthique du souci  », articulant trois moments de la visée éthique : souci de soi (estime de soi), souci de l’autre (sollicitude), souci de l’institution (justice). Ricœur, P. (1990). Soi-même comme un autre. Paris : Seuil.

[6] Ricœur, P. (1967). Le Volontaire et l’Involontaire, tome 1. L’Harmattan. p. 432

[7] Ricœur, P. (1967). p. 432

[8] Ricœur, P. (1960). Philosophie de la volonté. Livre II : Finitude et culpabilité. Aubier. p. 156

[9] L’actualité politique n’est pas sans lien avec cette question : Amnesty a lancé l’alerte sur le net recul des droits et libertés en France en 2023. Les manifestations les plus criantes sont l’usage abusif de la répression et de la force contre des dissidences à l’égard du gouvernement et au nom de l’impératif sécuritaire. L’INSEE note une nette progression des inégalités économiques en France, ainsi que de la pauvreté. Enfin, le nombre de personnes sans domicile a doublé en dix ans.

[10] Rosa, H. (2021). Résonance : Une sociologie de la relation au monde. La Découverte.

[11] Rosa, H., & Mannoni, O. (2020). Rendre le monde indisponible. La Découverte.