Le gang du Kosmos
Guy Rottier, ou l’imagination buissonnière d’un arTchitecte
Laurent Demarta | 24 janvier 2022
Introduction
Découvrir l’œuvre de Guy Rottier (1922-2013) ouvre l’imagination. Celle-ci ne doit souffrir aucune entrave afin qu’une architecture libre puisse se réaliser. Guy Rottier fait ses classes, après-guerre, chez Le Corbusier, avant de s’installer à Nice. Il fonde alors le GEAM (Groupe des Études Architecturales Mobiles), participe au GIAP (Groupe International d'Architecture Prospective) aux côtés de Michel Ragon et Yona Friedman, enseigne une décennie à Damas puis à Rabat, constitue le groupe des Conspiratifs avec Antti Lovag et Jacques Rougerie. Son esprit fantasque produit une architecture buissonnière tantôt construite tantôt sur le papier, toujours originale toujours sensée, souvent provocante souvent satirique. Il s’attache tour à tour, à l’architecture suspendue, mobile, évolutive, enterrée, réemployée, figurative, solaire… Laurent Demarta, qui a cotoyé Guy Rottier durant ses études, évoque ce personnage rayonnant.
Printemps 1996 : en ce temps-là, les étudiants en architecture de France étaient en grève.
En effet, Jacques Chirac fraîchement élu président, entre autres sur la promesse d'accorder 1% du budget à la culture (soit 15,54 milliards de francs de l'époque), avait élargi la définition de celle-ci en lui rattachant d'une part les deux orchestres et l'antenne de production de Radio France (qui étaient jusqu'alors sous la tutelle du ministère de la Communication avec leur budget de 350 millions de francs), et d'autre part la direction de l'Architecture et ses près de 700 millions de francs pris au ministère de l'Équipement.
Pour l'architecture, c'était un retour à une situation qui avait perduré jusqu'à dix-huit ans plus tôt : jusqu'en 1978, sous Valéry Giscard d'Estaing, l'architecture était encore subordonnée au ministère de la Culture. Régression, donc ?
En effet, au-delà de la manœuvre budgétaire populiste, c'était bien l'essence de l'architecture qui était mise à l'épreuve en 1996 : si l'architecture fait indéniablement partie de la culture prise dans un sens large, le rattachement au ministère concerné faisait craindre aux praticiens d'être inféodés au conservatisme de la direction du Patrimoine – on parlait alors de conceptions de l'architecture « archaïques », voire « prérévolutionnaires » !
J'ai rencontré Guy Rottier dans l'ambiance surchauffée des amphithéâtres enfumés de l'école d'architecture de Marseille, où nous composions des chansons révolutionnaires dont je me souviens encore. Cet architecte hors pair, qui avait fait de sa vie et de sa carrière une lutte contre le conformisme en général et contre la muséification de l'architecture traditionnelle en particulier, avait tenu à participer à ces événements.
Il avait alors septante-quatre ans...
Avant Guy
Willem Frederik Hendrik Rottier est né le 16 juillet 1922 à Sumatra, près de Médan. L'immense île, aujourd'hui en Indonésie, appartenait alors aux Indes Orientales Néerlandaises, de sorte que son passeport était délivré par les Pays-Bas (il se fera plus tard naturaliser Français). Après un passage en Hollande, la famille s'installe en 1932 à Grasse où les enfants (Willem a dix ans) apprennent rapidement le français et s'intégrèrent aisément. C'est là que « Willem » devint « Guillaume ».
La Seconde Guerre Mondiale est pour Guillaume Rottier particulièrement chaotique, son statut d'étranger se rajoutant aux difficultés de l’époque. Le jour de ses 22 ans, en juillet 1944, il est envoyé au camp de travail forcé d'Iéna... Libéré par les troupes américaines un vendredi 13 avril 1945, il s'installe à La Haye, où il obtient dans, la foulée un diplôme d'ingénieur.
Le premier janvier 1947, ayant découvert les travaux de Le Corbusier lors d'une conférence d'André Wogenscky (1916-2004), il déboule à Paris. C'est là que « Guillaume » devient « Guy ». Il suit les cours de l'École des Beaux-Arts – entres autres ceux d’André Lurçat (1894-1970) – jusqu'au 11 juin 1952, où il obtint son diplôme d'architecte DPLG, consacré à un relais pour étudiants.
Le Corbusier
Guy Rottier m'a raconté que, jeune homme – en 1947, il a vingt-cinq ans –, il frappe plusieurs fois à la porte de l'agence de Le Corbusier, qui refuse systématiquement de l'employer, de sorte qu'il doit accepter un boulot d'électricien-éclairagiste. À la troisième fois, enfin, le Corbusier lui dit : « Bon, asseyez-vous à cette table. Je n'ai pas l'habitude de refuser trois fois de suite. »
Guy Rottier parle de Le Corbusier avec tendresse. C'est le premier qui m'a ouvert les yeux sur la richesse et la complexité de la pensée du célèbre architecte et théoricien, qu'on aime trop à mettre dans des cases que certes il crée, mais dont lui-même s'échappe par une pirouette. Guy Rottier rappelle que Le Corbusier termine sa carrière par Notre-Dame du Haut, à Ronchamp, véritable hymne à la courbe, à la lumière, à l'espace complexe – un démenti à la rigidité de ses théories.
Villa Laude : enracinée et évolutive
En 1955, Guy Rottier ouvre son propre bureau à Paris, puis en 1958 à Nice, où il se considère comme « émigré volontaire ». L'une de ses premières réalisations est la villa Laude à Villefranche-sur-Mer, datée de 1963 : l'architecte entre alors dans la quarantaine. La villa, offrant d'immenses balcons vers la mer, se love dans un lacet de route escarpée, ce qui permet plusieurs niveaux d'accès, à commencer par des garages au plus bas du terrain. L'entrée principale est en amont : à cet endroit, la route se faufile entre deux masses rocheuses, dont l’une, sur la gauche, cache la mer. Celle-là est percée d'un tunnel artificiel grossièrement taillé dans la roche, qui donne accès à une cour intérieure ombreuse mais qui semble claire après ce passage obscur. Telle est l'entrée de la villa Laude !
Cette entrée dessert des communs, ainsi que deux appartements distincts, superposés. Et effet, dès la conception, Guy Rottier travaille la notion d'évolutivité : la maison prévue initialement pour une seule grande famille doit pouvoir évoluer et accueillir deux familles plus petites, ce qui fut le cas dès la fin du chantier, de sorte que son nom évolua vers celui de « villa Laude-Dujardin ». Une telle intégration au site accidenté marque l’originalité de l’architecte qui joue des couleurs, des matières, de la végétation et bien sûr du relief.
Villa Arman : inventive et poétique
En 1968, Guy Rottier livre la maison de son ami et collègue, le sculpteur Arman (Armand Pierre Fernandez, 1928-2005) – tous deux appartiennent au groupe des Nouveaux Réalistes fondé en 1960 par Pierre Restany, Yves Klein, Jean Tinguely, César, Niki de Saint Phalle, et Christo.
Cette villa est enterrée : plus encore qu'avec la Villa Laude, Guy Rottier joue avec le dénivelé et se joue de lui ! C'est une villa à la fois expérimentale et poétique, à l'image à la fois de son concepteur et de son futur habitant. En tant que maison enterrée, la villa Arman ouvrait la voie des maisons troglodytes modernes, rendues populaires par la célèbre maison Malator (Druidston, Pays de Galles), pour Monsieur Bob Marshall-Andrews. À noter que la maison Malator (Future Systems, 1998), qui a marqué mes études d'architecture, est de trente ans la cadette de la villa Arman : une génération était déjà passée.
Autre innovation, Guy Rottier construit (et théorise) des lumiducs expérimentaux. Il faudra attendre 1986 pour que Solatube industrialise ce concept en Australie, et 1996 pour que l’Europe en bénéficie. Il s'agit de tubes dont l'intérieur en miroir transporte la lumière du jour jusque dans une pièce lointaine. Guy Rottier développe ce concept jusqu'à proposer une Ecopolis en pont habité sur le paysage (1970) éclairée naturellement jusqu'en son cœur, puis il développe un habitat lunaire entièrement enterré (1972).
Mais à la villa Arman, Guy Rottier, par ses incomparables touches poétiques et iconoclastes, dépasse par avance ceux qu'il aura inspirés. Ainsi, fait-il disparaître les quelques murs porteurs nécessaires en les couvrant de miroirs des plus kitsch. Ainsi tend-il sur la cour amont de la villa une toile d'araignée faite de cordes, quelque chose entre le hamac et ce qu'on appellera plus tard une tente suspendue. Une photo de femme, alanguie sur cette toile d'araignée, a participé à la (relative et insuffisante) popularité de cet édifice.
Dès ses premières esquisses, Guy Rottier prévoit des chambres d'amis indépendantes sous forme de capsules de 20 m² en polycarbonate, déplaçables à l'aide d'une petite grue qui fait partie intégrante du projet. Ces capsules-studio, équipées d’une salle d'eau, restent malheureusement dans les cartons à dessin, l’architecte partant pour Damas où il est invité à enseigner.
En 1968, Arman, expose à la XXXIVe biennale d'art de Venise, déjà connu et reconnu, ce qui n'est pas le cas de son architecte. Le sculpteur n’hésite pas à s’approprier la paternité de la villa. Guy Rottier laisse faire l'utilisateur, considérant l'architecture comme « un art essentiellement mouvant. »
Terre, paille & carton
En 1977, au Caire, Guy Rottier rencontre Hassan Fathy – the Hassan Fathy, celui de Construire avec le peuple, le calife suprême de la construction en terre – pour lui proposer le concept d’« architecture de terre du XXe siècle » : des tubes habitables de béton préfabriqué ensuite couverts de terre au bulldozer ! Cette mise en œuvre rapide et massive, industrielle et moderne, maintient néanmoins les avantages et l’« esprit » de la terre (inertie, isolation, localisation, etc.). On retrouve là l'intérêt de Guy Rottier pour la construction enterrée...
Il propose également des maisons en paille bien avant que le concept soit à la mode, et il dessine des villages de vacances en carton – là aussi, bien avant Shigeru Ban – à détruire après usage plutôt que de laisser des villes-fantômes sur les sites touristiques, comme l’on abandonne ses bouteilles plastiques sur une plage.
Plus touchant peut-être, Guy Rottier collabore avec Reiser. Reiser : génie de la bande dessinée, mort trop tôt, dont j'admire encore les vignettes humoristiques sur l'écologie – ou plutôt contre l'écologie, du moins contre cette écologie naïve et bien-pensante, vilipendée en son temps par Renaud dans Amoureux de Paname (1975) !
Mais lister les concepts pionniers que Guy Rottier lança dans les années 1970 finirait par ressembler à une poésie de Prévert – comparaison que ne renierait sans doutes pas l'architecte –, ou au contraire demanderait un développement qui dépasse le cadre du présent article.
L’arTchitecture
Architecte buissonnier, espiègle et joueur, Guy Rottier se fait une très haute idée de l'architecture et honnit les moindres compromissions. Ainsi, en 1979, pour le pharaonique concours des Halles de Paris, il envoie une proposition de monstrueuse grenouille tentant de se faire plus grosse que le fameux « trou des Halles », intitulée Idée Halles : proposition pour un concours au programme démesuré. Cette participation n'est pas même réceptionnée par le jury, qui l'ignore dans son catalogue des projets reçus...
Guy Rottier est peut-être à l'architecture ce que Nietzsche est à la philosophie : un empêcheur de penser en rond – une sorte de Féofar-Khan intimant en permanence à Michel Strogoff (Jules Verne, 1878) : « Regarde de tous tes yeux ! Regarde ! »
Quand je termine mes études à la fin du siècle dernier, c'est Guy Rottier qui me réconcilie avec l'art en architecture. Tout au long de ces études, je suis révolté par ces « z'artistes » aussi prétentieux qu'autoproclamés, pour qui le client n'est que leur payeur de leurs « gestes architecturaux ». Moi, je voulais des maçons, des cours de structure, de l'ingénierie, de la charpente – tout, sauf des artistes ! C’est alors que Guy Rottier me dessille en me montrant les horreurs d’une l'architecture qui oublie l'art et l'homme. Ce qu’il exprime en trois temps :
1. la « chietecture » qu'on nous sert – hélas ! – à puissantes louchées rebutantes,
2. l'« ar-chitecture », rimant à l'envers avec ar-tisanat, acceptable et fonctionnelle, honnête et sans prétention, ma foi trop rare à tout prendre, et enfin…
3. l’« arTchitecture », exceptionnelle, qui transcende le genre, qui nous émerveille. Ronchamp, pour citer son exemple favori.
Ronchamp dont je n'ai appris que trop récemment que c'est un brillant exemple de réemploi en architecture, puisque les murs sont montés avec les pierres de la chapelle préexistante, ruinée pendant la Seconde Guerre mondiale...
Guy Rottier préfère une table après le repas plutôt que le splendide ordonnancement d'une table dressée pour un souper luxueux : après usage, tout est signe, tout raconte une histoire, chaque tache témoigne d'un événement. C'est ainsi qu'il voit l’architecture : une architecture de l'usage, du sens, et non une architecture de composition et d’académisme.
On comprend à quel point Guy Rottier a pu s’opposer à Ernst Neufert (1900-1986) et à ses Éléments des projets de construction (première édition 1936, 11 éditions en français à ce jour, 36 en allemand !). Pourtant, les deux hommes se fréquentaient volontiers ! « [L’] économie mène à la frustration et à la longue, à l’hôpital psychiatrique. Une économie très chère en quelque sorte. Mais à part cela, c'est une excellente bible, ce Neufert. Mais il ne faut pas trop y croire » rapporte-t-il dans son autobiographie.
Les collectifs
Guy Rottier, participe en 1953 au dixième Congrès International d’Architecture Moderne (CIAM) à Dubrovnik (Yougoslavie), sur le thème de l’architecture mobile, avec Georges Candilis (1913-1995) et André Wogensky (1916-2004).
Suite à cet événement, Guy Rottier fonde le Groupe des Études Architecturales Mobiles (GEAM), en 1958, avec Yona Friedman (1923-2019). Il y est prôné de remplacer l'homme moyen du Modulor par un habitant-acteur : on tend déjà vers les démarches participatives chère au siècle suivant.
Puis en 1965, il participe à celle du GIAP (Groupe International d'Architecture Prospective) toujours avec Michel Ragon et Yona Friedman, mais aussi Kenzo Tange (1913-2005), Frei Otto (1925-2015), et le groupe Archigram : « Le GIAP a pour but de rassembler tous ceux, techniciens, artistes, sociologues et spécialistes divers qui recherchent des solutions urbanistiques et architecturales nouvelles. Le GIAP veut être un lien entre les chercheurs de tous les pays, même si leurs thèses sont parfois opposées. Le GIAP n'a donc pour l'instant d'autre doctrine que la prospective architecturale. » (Manifeste de mai 1965)
Ensuite, il se consacre essentiellement à l'enseignement, d'abord en Syrie (1970-78) puis au Maroc (1979-87). De retour dans la région niçoise, il fonde encore, en 1996, le groupe des Conspiratifs, avec notamment Antti Lovag (1920-2014), célèbre pour ses maisons bulles, et Jacques Rougerie (né en 1945) connu pour ses maisons sous-marines et ses villes-flottantes. Le groupe sera dissout en 2012...
Ces collaborations montrent d'une part à quel point Guy Rottier a contribué à la réflexion sur l'architecture de son temps, et d'autre part combien sa fantaisie et son impératif de toujours innover s'épanouissent au sein de ces regroupements successifs qui durent le temps nécessaire pour expérimenter, rêver, chahuter les académismes et secouer les idées reçues.
Lettre aux étudiants
En 1998, je demande à Guy Rottier un article pour Leitmotiv, le journal interne de l'École d'Architecture de Paris-la-Défense (aujourd'hui disparue). Il a alors septante-six ans, mais ne cesse pas pour autant la création, l'engagement, la formation, le rêve et l'utopie.
Voici la transcription du manuscrit sur deux pages que j’ai reçu et publié dans le numéro 6, celui de mars, cette année-là :
Au Moyen Âge, l'architecture avait une avance considérable sur la médecine. Partout des cathédrales extraordinaires s'élevaient vers le ciel et leurs techniques de construction en pierre n'ont depuis jamais été égalées. L'architecture était la synthèse de tous les arts, alors que la peste ravageait des régions entières et que la recherche en médecine était strictement interdite sous peine de prison.
À l'aube de l'an 2000, les rôles ont été inversés. La médecine a fait de tels progrès que bientôt toutes les maladies seront circonscrites, qu'on sera obligé de promulguer des lois pour interdire certaines expériences ou pratiques. L'architecture est en retard par rapport à la médecine malgré quelques réalisations d'avant-garde exemplaires. La recherche en matière d'habitation, de groupements humains, de convivialité, de moyens de communication sous toutes ses formes, restent stationnaires. Rien ne différencie un HLM des années 1950 de celui de l'an 2000 si ce n'est l'introduction d'une façade légèrement différente. Deux raisons à cela. D'abord la législation. Des centaines de milliers de règlements, tant techniques qu'esthétiques freinent toute évolution, toute envie de faire mieux, sauf cas exceptionnel telles les constructions du Président de la République, d'un maître puissant ou autre autorité locale. Puis l'abandon de la foi en son métier. Trop souvent, lassé par les poids de l'administration, l'architecte se laisse aller à la facilité. Petit à petit il devient marchand de permis de construire.
L'architecture n'est plus un art libre. Elle devient de ce fait objet de transactions et est aujourd'hui monnayable.
En cette aube du deuxième millénaire, vous les étudiants en architecture, vous vous demandez, avec raison, quel est votre avenir.
Malgré les notes un peu pessimistes écrites ci-dessus, je vais vous dire que, si vous le voulez bien, vous avez un avenir extraordinaire devant vous. Les études d'architecte, en effet, n'ouvrent pas l'avenir, mais l'imagination. L'avenir ne s'ouvrira que si vous faite l'effort nécessaire pour le faire. Et c'est à vous de remettre l'architecture au niveau de la médecine.
L'architecte assis derrière son bureau, attendant son client avec le portefeuille bien rempli, n'y comptez pas trop. Cette époque est révolue depuis le début du siècle. Mais une autre époque est là, celle où l'architecte embrasse d'autres activités. De par sa formation il peut tout entreprendre (par exemple Paco Rabanne est architecte, ainsi que l'un des chanteurs des Frères Jacques). Il n'y a pas de petite architecture et de grande architecture. Elle concerne tout, l'aménagement du territoire jusqu'à la poignée de porte ou le rideau de douche en passant par l'urbanisme ou les maisons collectives et individuelles.
Tout est à inventer, alors inventez, proposez dans des domaines aussi variés que la carrosserie automobile, la mode, la décoration, les luminaires, le mobilier d'intérieur, le mobilier urbain, les supermarchés, les bateaux, les espaces verts, la signalisation urbaine, les emballages, les baraques de chantier, les abris de jardin, les ponts, les travaux publics, etc. Sans oublier l'aménagement du territoire, l'urbanisme ou l'enseignement. Et, en priorité, la maison, les maisons, le village, la ville. Mais évitez de devenir le fonctionnaire empêcheur de construire en rond.
L'essentiel de la vie c'est de choisir sa voie, sa spécialité et de donner le maximum de soi-même.
Inventez, créez sans relâche et vous verrez que vous serez les plus heureux des hommes. L'architecture, au sens large du terme ne pourra s'épanouir que s'il y a création, invention, effort. Et la formation que vous suivez en ce moment est, à mon sens, la seule qui permet autant de choix intéressants. [Guy Rottier, janvier 1998]
Texte de Laurent Demarta. Dessin d’ouverture de William Honffo. Illustrations de Guy Rottier (merci à Laurent Demarta de nous avoir transmis ces comic strips).
Du 15/10/21 au 22/05/22, le Frac Centre-Val de Loire à Orléans consacre une exposition à Guy Rottier, et publie son catalogue Guy Rottier. Architecture de l’Errance aux éditions Lienart.
Bibliographie
Archives Guy Rottier au Centre Georges Pompidou
Archives Guy Rottier au Frac Centre
Nouah Babay, « Guy Rottier, un architecte-artiste parmi les artistes », in In Situ, revue des patrimoines, n°32, 2017.
Abdelkader Damani (dir), Guy Rottier. Architecture de l’Errance, Lienart éditions & Frac Centre-Val de Loire, 2021.
Guy Rottier, Architecture libre, Éditions Alternatives, 1987.
Guy Rottier, Guy Rottier. Architecte de l'insolite, Z'éditions, 1990.
Guy Rottier (dir.), Vivre Autrement. Quatre prospecteurs d'avenir, AFAA – Direction de l’Architecture et du Patrimoine – Gilletta Nice Matin, 2006.