Dans le miroir du passé

La chaire et les gradins (2/2) : le temps des élèves

Marc Le Cœur | 22 mai 2023

Introduction

Il y 12 ans, Marc Le Cœur publiait une étude aussi érudite que passionnante sur la disposition spatiale des salles de classe des lycées du XIXe siècle. Ces lieux, que nous avons toutes et tous fréquentés pendant de longues années, nous paraissaient si uniformes, immuables mêmes. Si nous étions prompts à remettre en question l'enseignement, la pédagogie, l'emploi du temps… le lieu et l'espace où nous passions de gré ou de force l'essentiel de nos journées n'étaient jamais consciemment interrogés. « La chaire et les gradins. De la salle de classe à la salle de cours dans les lycées au XIXe siècle » montre que l'histoire de ces lieux depuis le début du XIXe siècle n'était pourtant pas toute tracée. Nous republions donc cet essai à l'occasion des « rencontres internationales de la Classe dehors » à Poitiers cette année. Deuxième partie : « 1861-1902 : le temps des élèves ».

1861-1902 : Le temps des élèves

Du fait de l’esprit de routine et de l’insuffisance de leurs ressources, les établissements les plus anciens furent moins prompts à mettre en œuvre les instructions ministérielles que ceux dont les bâtiments étaient construits ou reconstruits à neuf à partir de la Monarchie de Juillet. Mais dans la seconde moitié du siècle, dévoilant peu à peu ce que la situation des vieilles salles de classe avait de pernicieux pour la santé et le développement physique des élèves [1], la prolifération de travaux sur l’hygiène scolaire eut raison des résistances et favorisa l’émergence de cette « sollicitude pour l’enfance » dont Victor de Laprade était l’un des plus fervents zélateurs [2]. Le poète blâmait le « précoce apprentissage des efforts, des douleurs et des vices de l’âge mûr » [3], à rebours de ceux qui, perpétuant les préceptes de John Locke (1632-1704), prônaient encore les vertus de « l’endurcissement physique » des garçons et notamment leur accoutumance au froid [4] ; il se défendait toutefois de vouloir une « jeunesse efféminée », car « c’est justement ce que produit le collège en comprimant la vie musculaire, en exaspérant le système nerveux » [5]. Le public et l’administration elle-même ne tardèrent pas à se ranger à cette prise de conscience nouvelle : à partir du Second Empire, le ministère de l’Instruction publique mit le « bien-être des élèves » au cœur de ses préoccupations [6] et entreprit de solliciter l’expertise d’architectes et de médecins pour toutes les questions touchant aux bâtiments et à l’hygiène des lycées [7].

La mise en œuvre de solutions accordées à des besoins mieux cernés et l’appoint des perfectionnements apportés par l’industrie permirent la métamorphose, en quelques années, des salles de classe de l’enseignement secondaire.

De nouveaux standards pour faire la classe

Les trois textes réglementant la construction et l’aménagement des lycées que les architectes du ministère produisirent en 1861 [8], 1881 [9] et 1891 [10] reconsidéraient les établissements dans leur totalité. Ils n’en établirent pas moins un ensemble de normes indicatives, tant générales que particulières, auxquelles devait se plier chacun des locaux. Après quelques décennies, les intuitions de l’ingénieur Borgnis et de l’abbé Nicolle étaient enfin validées.

Pour prodiguer en tous points l’air et la lumière, on préconisa d’abord d’élever les bâtiments des élèves en simple épaisseur et de percer de part et d’autre des fenêtres larges de 1 mètre 20 environ, séparées par des trumeaux de 1 mètre 80. Ces données conditionnaient notamment les dimensions intérieures et la configuration des salles de classe, toujours placées au rez-de-chaussée, sur le pourtour de la cour d’honneur : leur longueur était fixée à 6 mètres (l’équivalent de deux fenêtres et deux trumeaux) et leur largeur pouvait s’étendre de 6 mètres 50 à 7 mètres 50 selon l’épaisseur du bâtiment, réduite du couloir ou de la galerie couverte qui devait les desservir ; on évaluait donc leur superficie à une quarantaine de mètres carrés, la hauteur de 5 mètres, prescrite depuis près de vingt ans, restant inchangée. Ces principes, arrêtés dès 1861, ne furent complétés ensuite qu’à la marge : en 1881, on précisait qu’une classe ne devait pas renfermer plus de trente-cinq élèves et qu’il fallait prévoir un mètre carré et demi pour chacun d’eux, « y compris l’espace réservé pour la circulation et celui occupé par la chaire du professeur » ; en 1891, on concédait que l’effectif maximal pouvait être porté à quarante-cinq élèves « à Paris et dans les grandes villes des départements ».

Le système des baies opposées [11], qui permettait d’aérer les pièces, était un auxiliaire prophylactique essentiel. Mais parce que l’expérience avait montré que la direction elle-même de la lumière n’était pas indifférente, on énonça aussi qu’élèves et professeur ne devaient plus recevoir le jour que « de côté », et non de face (1861) ; à l’éclairage bilatéral, on préféra bientôt l’éclairage unilatéral (1881) puis, plus précisément, l’éclairage unilatéral venant de la gauche (1891) [12]. Le placement des lycéens à la périphérie des salles, ainsi condamné une fois pour toutes dans les classes, quoique de manière tacite, était désormais préconisé dans les salles d’études, où l’on estimait que les élèves pouvaient « sans inconvénient » se tenir devant les fenêtres (« Ils sont habituellement placés sur un seul rang autour de la pièce, devant le maître qui est adossé à la croisée », 1861) [13] (ill. 1) ; on y renonça également à la fin du siècle, en raison de ses « inconvénients sous le rapport de l’éclairage et de la vue des élèves » (1891).

Les progrès furent moins rapides en matière d’éclairage nocturne, de chauffage et de ventilation artificielle. La lumière au gaz, appréhendée pour son oscillation, ses émanations et sa chaleur, fut d’abord réservée aux seuls « locaux où les élèves ne se tiennent pas d'habitude », et si l’on conseillait les lampes à modérateur [14] pour les salles d’étude, aucune solution particulière n’était encore suggérée pour les salles de classe (1861). Le gaz n’y fut introduit qu’à partir de la fin des années 1860, par étapes et avec de grandes précautions, jusqu’à ce que l’administration recommande officiellement les lampes électriques à incandescence (1891) [15] ; il n’était plus question alors d’y conserver l’éclairage à l’huile minérale, « à cause de l’odeur qu’il exhale et des accidents dont il peut être la cause ».

Pour chauffer et ventiler les salles de classe, on conseillait particulièrement les « poêles calorifères ventilateurs » (1861), puis, trente ans plus tard, les « poêles en céramique à double enveloppe avec prise d’air à l’extérieur » ou l’un des systèmes de calorifères généraux dont les premières applications avaient donné satisfaction à l’administration.

La chaire et les gradins (2/2) : le temps des élèves
(ill. 1) « Versailles – Lycée Hoche – Une Étude », carte postale ancienne (détail), c. 1905 (Paris, coll. de l’auteur). Les photographies de salles équipées de bancs et tables « en fer à cheval » sont très rares. Ici, le dispositif est complété par un grand pupitre central et, comme c’était l’usage dans les salles d’études, par des casiers individuels fixés aux murs. // Marc Le Cœur / Topophile

Vers le nivellement

En 1861, les instructions relatives au mobilier étaient concises En outre de la traditionnelle chaire professorale, il n’était question que de « bancs ou gradins avec tables [légèrement inclinées] de 25 centimètres, supportées par des pieds en fonte » et de porte-manteaux fixés au mur. On comprend par là que la nature des sièges, débarrassés des vêtements des externes, importait alors moins à l’administration que l’absence de tables. D’ailleurs, le ministre Victor Duruy lui-même appelait expressément les recteurs à remédier partout à cette lacune, « car il est fâcheux d’obliger les enfants à écrire sur leurs genoux, dans des positions forcées et gênantes qui peuvent nuire à leur développement physique » [16]. La largeur prescrite pour lesdites tables – près de trois fois moindre qu’en 1843 – atteste bien qu’il ne s’agissait encore que de corriger à moindre coût les installations existantes [17].

Les réformes du mobilier scolaire qui furent bientôt lancées dans l’enseignement primaire n’eurent pas d’effet immédiat dans l’enseignement secondaire. En expérimentant dans quelques écoles de son ressort, dès 1872, un modèle de « bureau-banc » individuel venu des États-Unis [18], le directeur de l’enseignement primaire de la Seine, Octave Gréard, ouvrait pourtant la voie aux fécondes recherches des architectes et des industriels. En 1876, les nouveaux bâtiments du collège Chaptal et de l’École Monge (actuels lycées Chaptal et Carnot) marquaient à cet égard un progrès notable : à Chaptal, les élèves disposaient de tables à deux places et de sièges individuels avec dossiers, le tout fixé au sol [19] ; dans les classes de l’École Monge, « aussi vaste[s] que celles où nous logeons, dans nos lycées, 40 ou 45 élèves, quelquefois davantage, [mais qui n’en recevront] en général que 24, au plus 28 », chacun d’eux avait « son pupitre à lui, sa chaise à lui » [20]. Ces améliorations, qui limitaient l’effectif, étaient encore inopportunes dans les lycées anciens, où l’insuffisance des locaux interdisait souvent de dédoubler les classes trop chargées [21]. À l’aube des années 1880, les proviseurs des lycées Charlemagne et Fontanes [Condorcet] s’obstinaient à préférer aux « sièges isolés et étroits » les « tables et bancs continus, avec bancs de même longueur que les tables » [22], tandis que Gréard, devenu vice-recteur de l’académie de Paris, ne prônait que le fractionnement de ce mobilier, afin notamment de faciliter l’arrivée et la sortie des élèves [23].

L’apparition des chaises dans les classes de certains des premiers lycées de jeunes filles [24] coïncida bientôt, du côté des garçons, avec la prise de conscience de l’insalubrité des gradins, auxquels on reconnaissait « des inconvénients relatifs à la difficulté du balayage et de l’entretien » [25]. Mais leur suppression complète – comme au nouveau lycée Buffon (1889) – suscitant les « critiques presque unanimes de la part des chefs d'établissement » [26], qui invoquaient des raisons de surveillance et d’acoustique, le vice-recteur Gréard convint qu’il y avait « évidemment un milieu à prendre entre les anciens gradins qui montaient comme des échelles et cette égalité absolue de niveau » [27]. L’architecte Paul Gout proposait de « surélever suffisamment la chaire pour que le maître puisse dominer des yeux l’ensemble de la classe, de donner au sol une pente insensible de quelques centimètres et d’établir des sièges et des tables dont la hauteur croisse faiblement en raison de l’éloignement de la chaire » [28]. La commission des bâtiments des lycées et collèges préféra conserver les degrés, en en réduisant seulement le nombre et la hauteur. Cette solution fut mise en œuvre au petit lycée Condorcet (1883), où l’on n’établit « qu'un demi-gradin pour un ensemble de 3 tables » [29]. Approuvée par la commission administrative des lycées de Paris en avril 1886 [30], elle fut formellement validée par la Note relative aux conditions d’installation des lycées et collèges de 1891 :

« Les gradins élevés, tels qu'ils existaient dans quelques uns de nos vieux lycées, sont définitivement abandonnés comme contraires à l'hygiène ; mais il y aura avantage à placer les tables sur des planchers étagés présentant des différences de niveau de 13 à 15 centimètres. »

La largeur des tables « à une, deux, quatre ou six places » était portée à cinquante-cinq centimètres, et si l’on imposait la présence de « dossiers légèrement inclinés » à l’arrière des bancs, on soulignait aussi que, « dans quelques établissements, les élèves ont un siège individuel mobile, et cette amélioration ne paraît présenter que des avantages surtout pour les études ». En précipitant l’inéluctable effacement des gradins et des bancs (le banc d’honneur étant lui-même condamné à disparaître), les nouvelles dispositions adoucissaient le quotidien des élèves. À l’autre bout des salles, la transformation des conceptions pédagogiques suscita également quelques évolutions déterminantes.

(ill. 2) « Lycée Voltaire – Classe de 8me », carte postale ancienne, c. 1905 (Paris, coll. de l’auteur). À la fin du siècle, la conciliation du professeur et des élèves ne fut pas seulement le fait d’un cadre spatial rénové. L’administration consentait désormais à confier les petites classes des lycées de garçons à des « professeurs-femmes », supposées mieux appropriées à un auditoire enfantin. // Marc Le Cœur / Topophile

Classes de salles

Pendant la première moitié du siècle, les salles de classe se prêtaient sans difficulté aux diverses matières enseignées en raison de la primauté du travail écrit [31] ; parfois, elles suppléaient aussi le défaut de salles d’étude et servaient même de local de récréation par mauvais temps, au risque d’entretenir la « corruption atmosphérique » et une « espèce d’humus collégial » [32]. Seuls les professeurs de sciences et de dessin disposaient, dans les étages, de locaux appropriés tant bien que mal à leurs disciplines particulières.

Cette indétermination perdura jusqu’au régime de la « bifurcation » (1852-1864), sous lequel les élèves devaient opter entre deux sections, littéraire et scientifique, après la classe de quatrième [33]. Le Programme pour les bâtiments de 1861 prohiba les usages de classes inopportuns et distingua, pour la première fois, trois types de salles. Les salles destinées à la section scientifique, d’une part, et à la section littéraire, d’autre part, différaient par l’emplacement dévolu à la chaire du professeur : dans les premières, celle-ci devait « être placée dans un angle, et le fond de la classe occupé par un grand tableau noir, au-dessous duquel est une estrade peu élevée sur laquelle le professeur se tient en faisant sa leçon ou en interrogeant les élèves. Une légère balustrade le sépare du reste de la classe » ; dans les secondes, la chaire devait « être au milieu, du côté opposé aux élèves, mais [sans] être trop élevée, afin que le professeur puisse faire placer derrière lui les cartes murales nécessaires dans certains enseignements ». Quant aux salles affectées à l’enseignement de l’histoire, commun aux deux sections [34], il convenait simplement de les faire plus longues qu’une classe ordinaire (neuf mètres plutôt que six). À la fruste homologie qui avait autrefois prévalu succédait donc une exigence de rationalisation. Si la bifurcation ne fit pas long feu, elle motiva du moins les premières réflexions sur les besoins propres aux divers enseignements.

Mais ce qui périma définitivement les anciens dispositifs spatiaux, c’est l’avènement des cours magistraux au tournant des XIXe et XXe siècles, au détriment des sempiternels devoirs dictés, corrigés, appris [35]. La Note de 1891 ne prônait pas une plus grande variété de salles (les gradins des classes nombreuses – mathématiques et histoire – devaient seulement être un peu plus prononcés que ceux des classes ordinaires, les salles de sciences – physique et chimie – étant les dernières à conserver de véritables amphithéâtres). On revint, au contraire, à un modèle unique, mais évolutif : on devait trouver partout une estrade « suffisamment élevée », au centre du mur de refend et, si possible, une chaire mobile, de façon à « la repousser vers un angle s’il est nécessaire, pour les démonstrations à faire au tableau ». Cette réforme allait de pair avec l’accroissement du matériel pédagogique [36] et anticipait de peu la réduction de la durée de chaque classe à une heure au lieu de deux (1902) [37], qui allait marquer le triomphe du cours magistral sur la « classe » de la pédagogie humaniste [38].

(ill. 3) « Lycée Lakanal – Un cours dans le parc », carte postale ancienne, c. 1905 (Paris, coll. de l’auteur). L’absence d’uniformes chez les élèves (il s’agit manifestement d’un groupe d’externes) et la pose désinvolte du professeur, lui-même en costume de ville, confèrent à cette image une modernité propre à séduire les familles. On ne pouvait mieux exprimer alors la fin du « lycée-caserne » de sinistre mémoire. // Marc Le Cœur / Topophile

L’éternelle difficulté de se procurer des locaux propres à accueillir l’excédent des élèves de chaque classe différa encore de quelques années la stricte application des règles nouvelles dans les établissements les plus anciens [39]. Un irréversible mouvement était néanmoins lancé, qu’avait favorisé la persévérance des hygiénistes et des pédagogues. Autrefois anxiogènes et pathogènes, les classes devaient être maintenant commodes (sinon confortables), suffisamment éclairées, chauffées et aérées, et même décorées d’images, voire de frises au pochoir. Le nivellement de leur sol, le fractionnement des tables, la mobilité des sièges et de la chaire avaient fluidifié l’espace et réconcilié symboliquement le professeur et ses élèves qui, descendus à jamais de leurs perchoirs respectifs, ressortissaient désormais au même territoire. Affranchi de sa chaire (la présence de l’estrade était, d’ailleurs, une invitation à ne pas rester assis), l’enseignant pouvait arpenter la salle, parcourir les rangs et ainsi corriger ou encourager chacun des enfants individuellement (ill. 3).

Au début du XXe siècle, l’architecte Julien Guadet estimait que « la classe [de lycée] ressemble fort à la classe d’école » [40]. De fait, il ne restait plus grand chose de l’anachronique héritage de l’Ancien Régime : les classes de lycées se muaient peu à peu en de modernes salles de cours. C’est alors que, poussant à son paroxysme la quête d’air et de lumière, certains établissements transportèrent, à l’occasion, la classe à l’extérieur, exauçant ainsi l’inaccessible rêve de plusieurs générations de lycéens [41] (ill. 3). Quelques clichés témoignent de cette expérience sans doute éphémère, mais qui prouvait le chemin parcouru en cent ans [42] : professeur et élèves y affichent une insolite décontraction, presque une ébauche de familiarité.

Cet article a paru initialement dans la revue d’Histoire de l’éducation : Marc Le Cœur. « La chaire et les gradins : De la salle de classe à la salle de cours dans les lycées au XIXe siècle », Histoire de l’éducation, no 130 (1 avril 2011) : 85‑109. https://doi.org/10/fznzk7. Nos remerciements à Marc Le Cœur pour sa permission de le republier.

Notes

[1] Parmi les travaux qui eurent le plus d’impact, citons notamment, pour l’éclairage, les études sur la myopie des collégiens, initiées par Victor Szokalski en 1848, et, pour le chauffage, le retentissant « Mémoire sur l’insalubrité des poêles en fonte ou en fer exposés à atteindre la température rouge » que le général Morin présenta à l’Académie des Sciences le 3 mai 1869 : Mémoires de l’Académie des Sciences de l’Institut de France, t. 38, Paris, Gauthier-Villars, 1873,p. 23-89.

[2] Victor de Laprade, L’Éducation homicide. Plaidoyer pour l’enfance, 2e éd. Paris, Didier, 1868, p. VI, 4, 19 et 140.

[3] Ibid., p. 133.

[4] Voir Jean-Baptiste Fonssagrives, Entretiens familiers sur l’hygiène, 2e éd., Paris, Hachette /Victor Masson et fils, 1869, p. 135 sqq ; et id., L’Éducation physique des garçons, Paris, Ch. Delagrave, 1870, p. 50 sqq.

[5] Victor de Laprade, op. cit., p. 99. La même idée était exprimée dans Aimé Riant, op. cit., p. 174-175.

[6] Gustave Rouland, Circulaire aux Recteurs sur les plans des bâtiments des lycées, 21 juin 1860, BAMIP, 1860, p. 180.

[7] Les ministres Rouland et Duruy fondèrent respectivement la première commission des bâtiments des lycées (31 mars 1860) et la commission centrale d'hygiène pour les lycées (15 février 1864).

[8] Lycées impériaux. Programme pour les bâtiments. Projet [1861], AN, F/17/7571.

[9] Note relative aux conditions d’installation des lycées et collèges, Paris, Imprimerie Nationale, 1881.

[10] Note relative aux conditions d’installation des lycées et collèges, Paris, Imprimerie Nationale, 1891.

[11] En regard des deux fenêtres ouvrant directement sur l’extérieur, chaque classe devait avoir, le long du couloir ou de la galerie, une troisième fenêtre et une porte partiellement vitrée.

[12] Sur les débats relatifs à la direction de la lumière, voir notamment Alexandre Layet, « Écoles (Hygiène) », Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales, t. 32, Paris, G. Masson/P. Asselin, 1885, p. 240-246 (« Éclairage de la classe »).

[13] Ce « nouveau système », alors « adopté avec succès dans plusieurs Lycées », était supposé « [faciliter] beaucoup la surveillance des Maîtres d’études » ; Inspection générale des l’année 18 [sic]. Matériel, Administration économique et Comptabilité des Lycées, s.d. [c. 1860], p. 4, AN, F/17/7571.

[14] Il s’agit d’une lampe à huile pourvue d’un système permettant d’alimenter la mèche de façon régulière.

[15] L’éclairage électrique fut d’abord testé dans deux salles d’études du lycée Louis-le-Grand en janvier 1884 puis, à partir de l’automne 1885, dans la totalité de son nouveau petit lycée [actuel lycée Montaigne].

[16] Victor Duruy, Instruction aux Recteurs sur la nourriture, l’habillement, la gymnastique, les récréations, l’hygiène, l’installation et l’appropriation des locaux dans les lycées, 10 mai 1864, BAMIP, 1864-I, p. 353.

[17] En avril 1860, on prescrivait pour les établissements neufs des tables de 67 centimètres de large : « État du mobilier à fournir… », BAMIP, 1860, p. 96.

[18] Octave Gréard, Rapport au Préfet sur la situation de l’instruction primaire en 1871-72, in Aimé Riant, op. cit., p. 162.

[19] Voir Aimé Riant, op. cit., p. 166, fig. 39 (détail du mobilier conçu par l’architecte Eugène Train), et Félix Narjoux, Paris. Monuments élevés par la Ville. 1850-1880, t. II, Paris, Vve A. Morel, 1883 (plans d’ensemble du collège avec indication du mobilier).

[20] A. Burdeau, « La réforme des lycées et l’enseignement libre. L’École Monge », La Nouvelle Revue, janvier-février 1885, p. 748.

[21] En 1864 déjà, interrogé sur l’absence de tables dans deux classes de son établissement, le proviseur du lycée Charlemagne rétorquait « que si l'on mettait des tables devant les bancs, ces deux classes ne pourraient plus suffire au grand nombre des élèves » : Rapport de l'inspecteur d'académie Auguste Filon, 21 janvier 1864, AN, F/17/7528.

[22] Commission administrative des lycées de Paris, séance du 21 janvier 1881, AN, F/17/7529.

[23] Id.

[24] Marc Le Cœur, « De Camille Sée à Camille-Sée... Ébauche d'une histoire matérielle des lycées de jeunes filles » in Yves Verneuil (dir.), Enseignement secondaire féminin et identité féminine enseignante. Hommage à Françoise Mayeur, Reims, CRDP de Champagne-Ardenne, 2009, coll. « Journées d'études, 12 », p. 91.

[25] Paul Gout, « Étude sur les lycées », Encyclopédie d’architecture, 1883, p. 22.

[26] Lettre du vice-recteur Octave Gréard aux architectes des lycées Buffon et Voltaire, 11 janvier 1889, AN, AJ/16/8557.

[27] Id.

[28] Paul Gout, op. cit., p. 22.

[29] Commission administrative des lycées de Paris, séance du 27 octobre 1883, AN, F/17/7529.

[30] Séance du 15 avril 1886, AN, AJ/16/8438.

[31] Antoine Prost, Histoire de l’enseignement en France 1800-1967, Paris, Armand Colin, 1968, p. 50.

[32] Honoré de Balzac, Louis Lambert [1832], rééd. Monaco, DAC, 1944, coll. « Incidences », p. 46.

[33] Voir Antoine Prost, op. cit., p. 57.

[34] Voir Philippe Marchand, L’histoire et la géographie dans l’enseignement secondaire. Textes officiels, t. I, 1795-1914, Paris, INRP, 2000, p. 255.

[35] Antoine Prost, op. cit., p. 334.

[36] Les projections lumineuses, par exemple, prirent leur essor dans les années 1890.

[37] La classe d’une heure existait depuis vingt ans dans les lycées de jeunes filles.

[38] Annie Bruter, « Le cours magistral », in François Jacquet-Francillon, Renaud d’Enfert, Laurence Loeffel (dir.), Une histoire de l’école. Anthologie de l’éducation et de l’enseignement en France xviiie-xxe siècle, Paris, Retz, 2010, p. 243-249.

[39] En 1936, de nombreuses salles du lycée parisien Rollin (ancien collège éponyme, actuel lycée Jacques-Decour) conservaient toujours leurs gradins d’origine, au grand dam du proviseur qui était impatient de leur substituer « un matériel moderne » : Rapport du proviseur du lycée Rollin, 8 février 1936, AN, AJ/16/8561.

[40] Julien Guadet, Éléments et théorie de l’architecture, t. II, Paris, Librairie de la Construction moderne/Aulanier, [1902], p. 215.

[41] Ainsi, en 1874 : « Mais voici les beaux jours et leur tiède ardeur / Et la terre a repris sa robe printanière ; / Qu’alors les professeurs entr’ouvrent la volière […]. / La classe alors se fait en plein air, sous les cieux ; / Pour siège, l’arbre en fleur, pour table, un tronc noueux » : Maurice Bernardin, op. cit., p. 11.

[42] Ces photographies, parfois éditées en cartes postales, représentent des classes en plein air aux lycées de Lyon (annexe de Saint-Rambert-l’Ile Barbe), Rodez, Sceaux (Lakanal, trois classes distinctes), Vanves (Michelet) et Vesoul (coll. de l’auteur). Les lycéens, livre ou cahier à la main, sont toujours assis sur des chaises ou des bancs ; parfois, un tableau noir a été sorti (à Sceaux et Rodez) ; à Rodez seulement, chaque élève dispose d’une petite table pliante.