Dans le miroir du passé

Manifeste pour les cités-jardins du XXIe siècle

Yves Cabannes Philip Ross | 23 juin 2022

Introduction

1898, Ebenezer Howard publie le texte fondateur des cités-jardins dont le modèle radical sera largement reproduit dans le monde entier sous une forme édulcorée. Celui-ci imagine une communauté solidaire combinant le meilleur de la ville et le meilleur de la campagne reposant notamment sur la propriété collective du sol et la mise en réseau des cités-jardins en une Cité Sociale. Le titre exacte du livre de Howard est Les cités-jardins de demain. Nous sommes demain : que reste-t-il des cités-jardins ? Les cités-jardins peuvent-elles contrecarrer les désastres urbains en cours et proposer un modèle alternatif communale d’écologie sociale en prise avec les défis de notre époque ? C’est ce que Yves Cabannes, chercheur, spécialiste des questions de participation et d’agriculture urbaine & Philip Ross, ancien maire de Letchworth Garden City – la première cité-jardin – suggèrent en rédigeant en 2014 un manifeste pour les cités-jardins du XXIe siècle dont nous publions les 12 principes fondamentaux.

Les cités-jardins de demain

Il y a plus de 100 ans, Ebenezer Howard se lança dans un voyage intellectuel pour définir ce qui serait une cité-jardin. Le résultat fut un livre publié en 1898 et intitulé Garden Cities of To-morrow : the peaceful path to reform. Celui-ci est écrit alors que le souvenir de la Commune de Paris était encore frais, le marxisme en cours de formulation, l'Europe impériale à son apogée, et le jeune Lénine encore d'humeur réflexive, à Londres. Le texte est écrit dans l'ombre du mouvement coopératif qui a démontré que les gens étaient capables de s’unir pour construire leurs propres institutions. À la fin du XIXe siècle, on comptait environ 27 000 sociétés mutualistes. Ce livre conduisit à la fondation en 1903 de Letchworth Garden City, la première cité-jardin du monde. Il ne s'agissait ni d'un projet architectural, ni d'un projet de construction de maisonnettes dans une sorte de fausse utopie, mais plutôt d'une ville et d'une communauté d’un type nouveau. Les grandes œuvres se construisent aussi à partir de rêves : le citoyen serait roi et les maux de l'époque – propriété privé, misère, pollution et pauvreté – seraient combattus et vaincus.

Howard a réfléchi au processus d'industrialisation encore en cours en Grande-Bretagne à l'époque. Il voulait réunir le meilleur de la ville et de la campagne dans une ville idéale. Ses mots imprimés allaient devenir réalité lorsque des fonds furent trouvés pour acheter un vaste terrain et édifier cette nouvelle ville. Cette ville ne sera pas construite par bienveillance, paternalisme ou charité comme ce fut le cas des premières cités ouvrières patronales comme Port Sunlight et Bourneville, elle sera construite parce qu'elle est juste et équitable pour les gens qui y vivent. Son fondement essentiel est la proposition radicale d’une propriété commune de la terre. Le jeune Lénine a visité Letchworth et a été influencé par ses idées. Il est supposé avoir séjourné chez le pasteur Bruce Wallace, l’homme qui a loué sa Brotherhood Church à Londres au cinquième Congrès du Parti Travailliste Social-Démocrate Russe (RSDLP). Si vous visitez Letchworth aujourd'hui, vous verrez le Brotherhood Hall, près du cinéma. En effet, les premiers bolcheviks étaient des adeptes des cités-jardins.

Howard n’a pas conçu une cité-jardin isolée ou autonome, mais une mise en réseau de cités-jardins de 30 000 ou 50 000 habitants, interdépendantes pour constituer une Cité Sociale ou social city, d’environ 250 000 habitants, reliées entre elles par des transports publics modernes (trains et canaux). Ces connexions permettent les transports des biens et des personnes et facilitent l’écoulement des produits agricoles. Un tel modèle, révolutionnaire à son époque et encore aujourd’hui s’opposait à la fois à la « ville linéaire » et à l’extension en « tache d’huile ». Malheureusement, la diffusion du modèle des cités jardins s’est fait plutôt « vers le bas » en direction de « quartiers-jardins », que vers l’utopie d’une Cité Sociale interconnectée.

Manifeste pour les cités-jardins du XXIe siècle
Manifeste pour les cités-jardins du XXIe siècle // Bonnie Acker / Topophile

Lors de la construction de Letchworth, une architecture et un urbanisme originaux étaient essentiels, et l’organisation de la ville suivaient des règles simples qui reflétaient le bon sens et la richesse commune ; ainsi les usines étaient placées à l'est pour que la fumée ne s’abatte pas sur la ville. Les architectes s'inspiraient du mouvement Art and Crafts (1) et étaient animés par la conviction qu'il fallait des espaces verts, un environnement sain et un aménagement harmonieux. Tels étaient les mots d'ordre pour guider cette utopie. Cependant, Howard et ses partisans savaient qu'une bonne communauté et une ville ne se résumaient pas à une architecture plaisante ; les aspects sociaux étaient d'une importance capitale, la propriété et la citoyenneté étaient des ingrédients clés. D'une certaine manière, ils n'étaient pas des planificateurs urbains mais des architectes communautaires.

La matérialisation de ces idéaux fut la tâche des architectes socialistes Parker et Unwin qui, après avoir réalisé Letchworth Garden City en 1903, propagèrent ce concept au Brésil et en Amérique du Nord. De nouvelles villes dans le monde entier s'inspirèrent alors de ce livre et de ses idées. Au Royaume-Uni, dans les années 1920, une deuxième cité-jardin, encore plus grande, fut construite par Louis de Soissons et Kenyon : Welwyn Garden City.

Malheureusement, seuls les principes d'architecture et d’urbanisme ont été copiés et célébrés, les architectes essayant encore et encore de construire la ville parfaite avec des briques, du mortier, de la technique et de l'ingénierie, en faisant fi du reste et notamment de la propriété communautaire du sol. Les cités-jardins sont devenues le visage acceptable de la planification urbaine.

Le meilleur exemple en est peut être Stalingrad, construite en 1928 par Semyonov (qui a vécu en exil à Letchworth) et ses collègues selon des principes de la cité-jardin. Cependant, la propriété foncière de la ville, avec ses revenus contrôlés démocratiquement et basés sur des principes coopératifs, a été exclue, car le commandement centralisé devenait opérationnel dans toute la société soviétique.

Lorsque Welwyn Garden City a été construite, plusieurs de ces principes ont été adopté par le gouvernement, mais la propriété communautaire a été reléguée au second plan, même si un certain nombre de projets coopératifs ont été maintenus. La révolution de 1917 en Russie, qui mettait l'accent sur la propriété commune, avait eu son effet. Les logements devenaient « des maisons pour les héros »de la première guerre mondiale, mais la politique dangereuse de propriété collective communautaire n’était pas acceptée.

Letchworth Garden City subit un mouvement similaire. Détestée pour ses opinions radicales par le journal britannique, le Daily Mail, Letchworth abandonna au début des années 1950 le suffixe « Garden City » car elle ne voulait plus être associée à ce passé socialiste. Ironiquement, en 2003, le suffixe a été rétabli, car il sonnait désormais attractif et contribuait à augmenter la valeur de l'immobilier. À cette époque, la cité-jardin, y compris à Letchworth, était associée aux jardins et aux fleurs, et non plus à des politiques radicales ou à des idées dangereuses.Au fil des ans, l'ancienne société de gestion foncière communautaire fondée par Howard a évolué et changé, parfois pour le pire, parfois pour le meilleur… Finalement la Letchworth Heritage Foundation retrouva son orientation communautaire sous la pression sociale (et une décision de justice) à la fin des années 2000 (2).

Plus de 120 ans se sont écoulés depuis la fondation de Letchworth, demandons-nous quelles leçons pourraient être tirées de cette histoire et de cette expérience unique (à une demi-heure de Londres par le train), encore vivante, où la propriété collective fonctionne largement, où les bénéfices de baux fonciers sont redistribués, où 50 % des terres sont encore cultivés ou plantés…

Manifeste pour les cités-jardins du XXIe siècle // Bonnie Acker / Topophile

Les cités-jardins du XXIe siècle

Quels devraient être les principes d'une cité-jardin du XXIe siècle ? Nous pensons que de beaucoup des intuitions initiales d'Howard étaient pertinentes, mais comment les mettre en œuvre dans un contexte moderne ? N’oublions pas que, si l'Europe a largement achevé son processus d'industrialisation, en Chine, en Afrique, en Amérique du Sud et dans de nombreux autres endroits du monde, ce processus est toujours d'actualité. Publié initialement en 2014, notre manifeste, inspiré par les idées d’Ebenezer Howard et l'héritage de Letchworth, nourri par des pratiques internationales réussies et de nombreuses discussions dans des pubs londoniens, des cafés parisiens, des maisons de thé à Chengdu, des noodle bars à Hong Kong, décrit et définit douze principes et valeurs pour l’avènement des cités-jardins du XXIe siècle.

Tout d’abord, une cité-jardin est une communauté équitable, juste et harmonieuse. C'est un espace qui est économiquement, socialement et écologiquement durable. Elle ne se limite pas aux villes nouvellement construites, ni même à celles qui ont été construites selon les principes traditionnels de l’urbanisme et de l'architecture des cités-jardins. Avant d’être une question d’architecture et d’urbanisme, la cité-jardin est affaire de communauté. Il s'agit de combiner en un juste équilibre le meilleur de la ville et de la campagne pour créer une communauté harmonieuse où la mesure du succès est le bonheur des personnes qui y vivent.

Nous déclarons que toute ville ou tout quartier peut être considéré comme une cité-jardin s'il souscrit à un ou plusieurs des douze principes que nous énonçons ci-dessous. Toutefois contredire ou nier l’un d’entre eux serait rédhibitoire. Le succès du modèle de la cité-jardin ne repose pas sur un principe unique, mais sur la connexion d’un nombre maximum de principes. Un tel « assemblage » dépend vraisemblablement du milieu. Si Letchworth est un bon exemple de l'application du modèle de cité-jardin, il n'est pas pour autant parfait. Il a abouti, sur le temps long, à une ville plutôt de classe moyenne et les classes populaires bénéficient surement moins de ses avantages.

Manifeste pour les cités-jardins du XXIe siècle // Bonnie Acker / Topophile

1. Les résidentes et les résidents sont des citoyennes et des citoyens.

Les habitants se considèrent comme des citoyens de la cité-jardin. Cela inclut les personnes qui travaillent, participent et utilisent la cité-jardin. Ils sont conscients que la ville leur appartient vraiment. Il existe une culture des droits, des devoirs et des responsabilités qui découle de la citoyenneté. La ville est gérée pour le bien commun, reflétant et représentant la volonté commune, avec une conviction d'égalité et de fraternité car la ville est gérée pour le bénéfice du plus grand nombre et non d'une minorité.

2. La cité-jardin est sa propre propriétaire.

La cité-jardin appartient en définitive à la collectivité locale et non à un groupe de propriétaires. La propriété et la gouvernance émanent des personnes qui vivent et travaillent dans la ville et qui sont ses citoyens agissant pour le bien commun. Si la cité-jardin est son propre propriétaire, elle doit rendre des comptes à ses citoyens et être contrôlée par eux, idéalement sous la forme d'une Fiducie Foncière Communautaire, ou Community Land Trust, gérée par des structures démocratiques qui la rendent à la fois inclusive et responsable vis-à-vis de la communauté.

3. La cité-jardin est économe en énergie et neutre en carbone.

Une cité-jardin entretient une relation harmonieuse avec la nature et est économe en énergie. C’est une ville neutre en carbone qui ne pollue pas ; sa planification, sa conception et ses ressources sont mobilisées pour atteindre cet objectif. Les citoyens et le gouvernement de la cité-jardin ont une responsabilité collective dans leur vie quotidienne pour concevoir et mettre en œuvre de telles politiques. Il peut s'agir de garantir la dotation en transports publics propres, sûrs et efficaces, la possibilité de se déplacer dans la cité-jardin à pied et à vélo, la maîtrise de la réduction des déchets, du recyclage et de la réutilisation des ressources.

4. Elle offre à tous l'accès à des espaces pour bien vivre et travailler.

La cité-jardin encourage l'agriculture urbaine, c'est-à-dire la possibilité pour les citoyens de cultiver la plupart de leurs aliments, même dans une zone urbaine. Il existe un droit d'accès libre et équitable à la terre pour tous les résidents afin de cultiver leur propre nourriture, que ce soit par le biais de jardins communautaires, de fermes, de communaux, de rues et de parcs productifs ou de jardins privés. En parallèle, existe le droit à un logement abordable ainsi que le droit à des espaces urbains pour construire ou gérer son entreprise individuelle ou collective.

Il s'agit d'une ville productive qui vise son autosuffisance en offrant des possibilités de travail agricole, d'artisanat, de commerce et d'industrie. Les loyers sont établis de manière à encourager l'autosuffisance et la régénération urbaine, avec les locataires, et pas seulement pour les locataires. L'objectif est que la cité-jardin soit productive et durable en tant que telle, et non pas comme une ville dortoir ou un lieu de consommation.

5. Les principes du commerce équitable sont appliqués.

La cité-jardin s'engage à respecter les pratiques et l'éthique du commerce équitable, en appliquant le précepte selon lequel sa prospérité ne repose pas sur la souffrance d'autrui, que ce soit à l'intérieur des limites de sa propre ville, de son propre pays ou à l'échelle internationale.

6. La prospérité est partagée.

La prospérité de la cité-jardin est partagée entre tous ses citoyens, et pas seulement entre les riches, les nantis et les notables. Le budget participatif, grâce auquel les citoyens décident des priorités en matière d'investissements publics et communautaires, est l'un des principaux mécanismes mis en œuvre. Pour garantir la richesse et stimuler l’emploi au sein de la communauté, elle peut créer une monnaie locale complémentaire et mettre en place des banques communautaires.

7. Tous les citoyens sont égaux, tous les citoyens sont différents.

Tous les citoyens d'une cité-jardin sont égaux, indépendamment de leur période de résidence ou du nombre de générations de leur famille qui y ont vécu. Il n'y a aucun privilège particulier pour quiconque. Une cité-jardin apporte son soutien, traite avec dignité les personnes souffrant d'un handicap mental ou physique et valorise chaque citoyen, quelle que soit sa religion ou son orientation sexuelle.

8. Les formes de représentation sont équitables et la démocratie directe est pratiquée.

Les citoyennes et citoyens ont le droit de participer pleinement à la cité-jardin, à ce qu'elle fait, à la façon dont elle est gérée et à qui fait quoi. Une cité-jardin peut être composée de plusieurs villes et villages, mais chacun d'entre eux sera composé de différents quartiers et communautés, chacune ayant des aspirations et des besoins différents. Chaque communauté et chaque quartier doit être habilité et encouragé à former sa propre association, son conseil ou son forum libre et ouvert afin de représenter et d'engager ses propres opinions et besoins. La cité-jardin partagera son processus décisionnel. Elle en confiera une partie à des représentants, mais s'engagera aussi directement et de manière significative avec les citoyens, afin que tous puissent avoir un avis éclairé et un pouvoir de décision collectif sur les priorités de la cité-jardin.

9. Les cités-jardins sont réalisées grâce à des méthodes de planification et de conception participatives.

Une cité-jardin est en harmonie avec le paysage, l'eau, l'air, la nature et la campagne environnante. Les nouveaux aménagements et logements présentent les caractéristiques d'espace et de conception d'une cité-jardin et visent à promouvoir la santé et le bien-être de ses citoyens, actuels et futurs, et sont conçus de manière participative non seulement sur les aspects cosmétiques mais aussi et surtout sur les aspects fondamentaux. Les espaces publics et les équipements sont nombreux et constituent un élément important car ils permettent aux gens de se rencontrer, de partager leurs points de vue et de s'intégrer.

Ces espaces et équipements publics permettent de rapprocher les jeunes et les vieux, les riches et les pauvres, les personnes de religions et d'origines différentes en une communauté qui célèbre et se réjouit de sa diversité, sa tolérance et sa liberté.

10. Une Cité des Droits qui construit et défend le Droit à la Ville.

Dans la cité-jardin, les droits sont universels pour tous les citoyens, tels que le droit à un air pur, le droit à une alimentation nutritive, le droit à un logement adéquat, le droit au travail et à un salaire juste. Il y a aussi des droits collectifs tels que le droit de profiter de la ville et de sa beauté ainsi que divers droits civiques et politiques. En termes traditionnels, comme la ville est détenue comme un bien commun, il existe un droit collectif sur ce bien commun. Le Droit à la Ville est un droit supérieur car il est à la fois individuel et collectif.

11. La connaissance est détenue en commun, partagée et encouragée.

Une cité-jardin est une ville mutualiste qui construit une culture de la production, du partage et de la coopération, non seulement en termes de prospérité et de gouvernance, mais aussi en termes de connaissances qu'elle acquiert et génère. Elle partage et coopère pour le bien de la Ville tout en faisant jouer une saine compétition pour susciter l'innovation et le développement.

12. La richesse et l'harmonie sont mesurées par le bonheur.

La richesse et l'harmonie de la Cité-jardin se mesurent au degré de bonheur de ses citoyens. C'est la seule vraie mesure d'une ville florissante. Leur bonheur n'est pas basé sur la souffrance d'autrui ou à leur dépend.

La cité-jardin n'est pas seulement une utopie ou un idéal, elle est une réalité, elle fonctionne ! Elle crée une communauté socialement, économiquement et écologiquement durable. À ceux et à celles qui songent à adopter un tel modèle, ayez courage : vous n'êtes pas seuls ! L'histoire, le bon sens et tout un mouvement coopératif sont là pour vous soutenir.

Ce texte est la traduction et l’adaptation par Yves Cabannes et Philip Ross des chapitres 1 & 2 de leur livre 21st Century Garden Cities of To-Morrow. A Manifesto (New Garden City Movement, 2014). Télécharger le texte original complet.

Les images en papier découpé, ont été créées par Bonnie Acker, artiste à Burlington, Vermont, pour le livre 21st Century Garden Cities of To-morrow. A Manifesto et sont reproduites ici avec sa permission enthousiaste. © Bonnie Acker

Notes

(1) Le mouvement Arts and Crafts est né en Grande-Bretagne vers 1880 et s'est rapidement répandu en Amérique, en Europe et au Japon. Inspiré par les idées de John Ruskin et de William Morris. Il prône un renouveau de l'artisanat traditionnel, un retour à un mode de vie plus simple et une amélioration de la conception des objets domestiques ordinaires.

(2) Dans les années 1990, le gouvernement « privatisa » les actifs et créa la Letchworth Garden City Heritage Foundation en tant que « société amicale » pour gérer le domaine de Letchworth. Mais en 2009, elle se déclara « société de propriété privée » et intenta une action en justice devant la Haute Cour pour faire taire les résidents (menés par Philip Ross, alors maire de la cité-jardin) qui contestaient cette décision et qui considéraient cette société comme communautaire et souhaitaient qu'elle soit plus démocratique. La Haute Cour a statué en la faveur des résidents et la Fondation reprit son cours en tant qu'organisation communautaire.

Bibliographie

Ebenezer Howard (1898), Les cités-jardins de demain, traduit de l’anglais par Th. Elsière avec le concours de J. Engelmann, Essai introductif de Lewis Mumford, Préface de F-J. Osborn, Présentation de Robert Auzelle, Paris, Dunod, 1969.

Yves Cabannes & Philip Ross (2020) « Letchworth, une cité-jardin qui soigne sa nourriture », dans Villes voraces et villes frugales. Agriculture urbaine et autonomie alimentaire (Thierry Paquot et Gilles Fumey, dir.), Paris, CNRS, pp 83-107.

Yves Cabannes & Philip Ross (2020), « The Once and Future Garden City »,  book chapter in On common ground: International perspective on the Community Land Trust (Davis J.E, Algoed L, Hernández-Torrales, M.E eds), Madison, Terra Nostra Press, pp 13-22.

Yves Cabannes (2020), « Future Proof Garden cities: Letchworth, UK ; Magarpatta, India and Águas de São Pedro, Brazil »,  München, Topos– The international review of landscape architecture and urban design, nº 112, pp 72-77.

Yves Cabannes & Philip Ross (2018), « Food Planning in Garden Cities: The Letchworth Legacy, Pioneering urban agriculture and food integration into urban planning and design ». Leusden, RUAF Occasional Paper.

Yves Cabannes & Philip Ross (2017), « Food in gardens cities in planning theory and practice: revisiting the concept of city - region in Letchworth and surrounding garden cities »,  in Smart Communities, Review 13: ISOCARP Books, International Society of Cities and Regional Planners, pp. 81-108.

Yves Cabannes & Philip Ross (2014), 21st Century Garden Cities of To-morrow. A Manifesto, New Garden City Movement publisher.  

Jane Jacobs (1961), Déclin et survie des grandes villes américaines, traduit de l’anglais et présenté par Claire Parin, postace de Thierry Paquot, « Eupalinos », Marseille, Parenthèses, 2012.